à Vles. le 12. avril 1782 J’ai mis Sous les yeux de M.
le Cte. de Vergennes, M, les differentes letres que M
Hartley vous a écrites, ainsi que votre projet de
rèponse; ce Ministre a donné une entiére aprobation à
la manière dont vous vous exprimez. Je joins ici un
postscriptum concernant M. forth; M. le Cte. de
Vergennes, qui en a pris lecture, trouve que vous
pouvez sans inconvénient le transmettre à votre
correspondant.
M. franklin
p.s. Apostille fournie à M. franklin le
12. avril 1782. a écrire à M. Hartley.
Depuis ma lettre écrite, M, j’ai pezé de nouveau les
différentes ouvertures qu’elle renferme. Selon vous
l’ancien ministère anglois desiroit sincèrement une
reconciliation avec nous, et il nous proposoit dans cette
vüe une paix Séparée. Tandis que vous me transmettiez
ce vœu du Ld North, cet ex-ministre avoit ici un
émissaire chargé de Sonder le ministere françois Sur
Ses dispositions pacifiques, et de lui faire des
propositions fort avantageuses. Vous pouvez juger par
là, M, de l’opinion que je dois avoir des intentions
du Ld North et de Ses Collègues. Pour vous convaincre de
la vérité de la notion que je vous transmets, je vous
confiérai que l’emissaire étoit un M. forth; et
qu’on l’a chargé ici de rèpondre aux ministres
anglois, que le Roi De france desiroit la paix autant que
le Roi d’angre. [Angleterre], qu’il s’y prêteroit
des qu’il le pourroit avec dignité et sûreté; mais
qu’il importe avant tout à S. M. T. C. de savoir si la
Cour de Londres etoit disposée a traiter ègalement
avec les alliés de la france. M. forth est parti avec
cette réponse pour Londres; mais il y a aparence qu’il
ne sera arrivé qu’après la retraite des Ministres qui
l’avoient envoyé. Vous pourrez, M, Sans aucun
inconvénient faire usage de ces détails, Si vous le
jugez à propos: ils feront connaître au Ministere
actüel les principes de la Cour de france, et ils le
convaincront, jespère, que le projet de nous desunir
seroit aussi illusoire qu’il nous seroit injurieux.
Quant au probleme remis à M. forth, je ne Saurois
prévoir, (Si les nouveaux Ministres en sont instruits)
de quelle maniére ils croiront devoir le resoudre:
S’ils aiment La paix, comme ils l’ont persuadé à la
nation anglaise et à toute l’Europe, ils ne doivent
pas être embarassés: la france leur a ouvert une voie
qu’ils peuvent, selon moi, suivre sans blesser la
dignité de leur maître; s’ils ne la suivent pas, ils
se flattent sans doute que le Sort des armes procurera à
L’angre. des succès qu’il leur a refusé jusquà
present: ce Sera à La providence à couronner ou a
frustrer leurs espérances./.