From Niel Brioudes (unpublished)
Toulouse ce 28 avril 1784
Monsieur,

Je vous prie d’accepter comme un hommage du a votre patriotisme, mon discours sur la grandeur et l’importance de la révolution qui vient de s’opérer dans l’amérique septentrionale. Il est l’expression des sentiments d’admiration que m’a inspiré la conduite du sage peuple de l’amérique et de la joye que j’ay ressentie a la vue des succès dont la constance de vos concitoyens a êté récompensée. Si mon ouvrage que j’avais mis au concours de l’académie de cette ville, avoit êté couronné, je vous l’aurois offert, monsieur, avec plus de confiance, parceque outre la certitude ou je suis qu’en le faisant je n’ay consulté que l’impression que doit causer a tout homme sensible, l’independance acquise par les américains, j’aurais eu le suffrage de messieurs les académiciens. Quoique privé de cette derniere satisfaction, je n’ay pas balancé a vous envoyer, monsieur, le discours que j’ay composé sur la révolution de l’amérique, bien convaincu que s’il contient quelques verités, c’en est assés pour qu’il ne déplaise pas a un politique, a un philosophe, a un sage qui s’est fait une loi et une habitude de reflechir et de penser.

J’ay l’honneur d’etre avec le plus profond respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Niel Brioudes avocat
ruë des augustins
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