From Charles-Eléonor Dufriche de Valazé (unpublished)
à Paris le 9 avril 1784.
Monsieur

En jettant les yeux sur les feuilles éparses qui m’ont servi à remettre en ordre le Manuscrit que j’eus l’honneur de vous porter hier, j’ai vu qu’il pourrait s’y rencontrer de doubles Emplois, d’autant mieux que je ne l’ai pas copié seul; par la même Raison je n’ai pas pu en retrancher entièrement, ce que vous y trouverez sans doute encore, une distinction trop marquëe entre l’autorité civile, et l’autorité militaire: cette distinction est necessaire en france, elle ne peut être admise en amérique, et Votre Excellence saura bien la faire disparaitre. Si ce Manuscrit peut être utile, je vous prie, Monsieur, de le faire passer au Congrès de l’amérique en même tems que mon livre avec les changemens que vous y aurez faits. Mais que cet envoi ait lieu en tout ou en partie je vous prie que ce soit en mon nom, c’est là tout mon orgeuil.

Je pars pour la Province où je vous demande la satisfaction de compter quelquefois sur l’honneur de votre correspondance; la bienveillance avec laquelle vous m’avez reçu me donne le droit de vous faire cette Prière; ce ne sera même qu’en province que je pourrai recevoir votre Réponse à cette lettre.

Adieu, Monsieur, j’ai un fils qui n’a que quatre ans, je vais lui apprendre à prononcer votre nom qui m’est aussi cher que vénérable.

Mon addresse sera à Essay proche séez en normandie. Je suis avec un profond Respect, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur

Dufriche de Valazé

Endorsed: Dufriche de Valazé 9. avril 1784.
641094 = 041-u499.html