Vëuilléz me pardonner si joze prendre la libertté d’avoir lhonneur de vous êcrire sans auçunne connoissance ni proctetion auprés de vous...

Mais guidé par lespoir que jay de vos Bontés et de vottre grande ame, jai tout lieu de croire que vous me fairés la grace de m’accorder ce que je vais avoir l’honneur de vous démander.

Voici donc quel ést mon cas: agé de vingt un ans, appartenant a dés parans qui ont toujours servi le roy avec distintion dont jen ai les preuves devers moy et favorisé d’une honnette fortune: jai fait tout ce qu’il ma êtte possible pour avoir de lamploï; en cella faisant suivre lexample de més parans et notemmant celui de feu mon frere ainé qui êtoit officier trés jeune au regiment de Lionnois, et qui eut le malheur dêttre tué amündem sur la fulde a la tette d’une compagnie de chasseurs dont les lettres des chefs que jai dêvers moy font preuves du grant cas que lon en faisoit et de la reguliaretté de sa conduitte.

Mais privé m’haleureusemant d’emploi: je tient leran d’un homme dont la conduitte est inréprochable; enfin porteur de tout bon tittre et protegé: il ne ma pas étté possible d’en avoir; aussi je suis obligé de quitter ma patrie avec regret, mais cella n’empechera pas que je ne me distingue dans les occasions de guerre sil y en a ou jaurés l’honneur de servir.

Faittes moy donc la grace Monsieur de me donner de lamploi a Boston dan tel corp que vous jugerés a propos avec le même traittemant pour y passer qu’il vous plait accorder aux auttres; ên m’obtenant le passeport du ministaire avec des preuves de lamploi que je pourrés avoir chés les Bostonniens vos braves compatriottes; ce bienfait signallé me faira a chaque intant benir la main dont je le tiendray.

Jai tout lieu d’esperer que vous voudrés bien me faire la grace de mênvoyer vos ordres le plutot possible a ladresse de Mr. De Latour de Leimarie a Bergerac en perigord.

Jai l’honneur d’ettre avec le rêspect le plus profond Monsieur Vottres tres heumble et trés obeissant serviteur