[ca. 1784]
1. une pincée de pari et aire
2. une pincée de fleurs d’orties blanches
3. une pincée de graine de lin
4. une once de rejet d’orme de la derniere poussée, que l’on
coupe par morceaux avec Leur ecorce, de mème que la reglisse pour
la tisanne ordinaire.
Ces quatre choses ayant bouilli ensemble onze ou douze bouillons
dans une quantité d’eau suffisante, pour qu’apres l’ebullition il
n’en reste ni plus ni moins qu’une pinte de boisson, on passe le
tout dans un linge.
Le malade boit cette pinte le matin a jeun en differentes fois
selon sa commodité, et cela pendant trois jours consecutifs, il
passe deux jours sans en prendre, et si après ces deux jours de
repos, il juge apropos d’en reprendre deux ou trois autres jours
consecutifs, l’on assure la guerison meme radicale.
Observation d’un homme de 78 ans
qui a été gueri par ce remede.
Il est vrai que cette boisson prise conformement a ce qui est
prescrit ci dessus a produit en plusieurs personnes tout son effet
des la premiere fois. ceux en qui l’effet est moins promt ne
sçauroient mieux faire que d’en user d’abord huit jours sans
interruption; et si, apres cette épreuve, ils n’obtiennent point
encore l’effet désiré, ils n’ont qu’a le prendre sans interruption
neuf ou quinze jours, et même plus s’il le faut. ils peuvent être
assurés qu’en perseverant ainsi sans discontinuer, ils
reconnoitront enfin avec surprise le prodigieux effet de cet
excelent remede. C’est ce que peut certifier celui sur l’ecrit de
qui on a copié ceci, a qui il a brisé a l’age de 78 ans une pierre
dont il garde les débris, qu’on a peine a croire qu’il ait rendue
sans douleur, et sans éffusion de sang, n’ayant ressenti a son
passage qu’un Leger picotement qui ne faisoit que l’en avertir.
Cette observation sur l’age de celui de qui l’on tient ce remede
est dautant plus importante qu’en effet on a remarqué que ceux en
qui le remede a eu toute son efficacité des la premiere fois, sont
des jeunes gens de trente, trente cinq, quarante ans, et au
dessous.
Nota. une pierre brisée n’empêche pas qu’il ne senforme d’autres;
en ce cas on en est quitte en revenant a lusage du remede, et
c’est toujours un grand avantage dêtre ainsi preservé de
l’operation de la taille, laquelle comme on le sait n’empeche pas,
non plus, la formation dautres pierres.
Les Personnes attaquées de ce mal doivent dans le manger
s’abstenir de [c’aline], saucisses, ragouts, viandes epicées,
jambons, patés qui ne sont propres qu’a attirer et enflammer la
masse du sang, et dans le boire s’interdire liqueurs et le vin
pur.