Ma Lettre ne Vous surprendra point, Monsieur, quand vous aprendrai les Raisons qui me font agir: vous les trouverai que trop Légitimes, et point Coupable quand je vous adresse ses Lignes, sans avoir l’honneur de vous connoitre Personnellement. Il sagit d’un fils qui est Lieutenant en Bataillion que le Prince Heriditaire de Hesse Hanau à donné à l’Engleterre, sa Vocation ly à mené, comme tant d’autres, et il est actuellement entre vos mains, un Prisonier à Boston. Ses tristes Circonstances me prive de toute Résource pour tenir de ses nouvelles, et lui des miennes, et motent tous les moiens pour lui prêter mon Assistance dans une situation pareille. Je ne puis avoir récours, aprés la Bonté Divine qu’a Votre genereuse Facon d’agir, connue de notre [votre?] Nation et jose vous supliér en grace, de me donner des Avis d’un Enfant qui mest que trop cher, et de vous le récommender. Un mot de réponse de Votre part Monsieur en sa faveur, soulagera beaucoup mes peine, et me tranquelizera infiniment jusqu’au heureux moment ou je pourrai le révoir. Dans ce Cas jaurois l’honneur de vous envoiér une Lettre ouverte pour lui, que vous lirés Monsieur. Jaurois prié Monsieur Degrés l’envoié de F. à notre Cour de séconder mes Prierres que jai eu l’honneur de vous adressés, en vous envoiant celleci. Mais comme je suis actuellement dans ma terre je crain de faire tarder trop longtems les lettres, etant trop empressés Monsieur, à vous faire tenir celleci, que je l’envoie directement par la poste. Si vous exaucerés ma démande, soiés persuadée que vous distribuerai vos Bontés point à une Personne insensible, mais qui toute sa vie vous portera des Sentimens de la parfaite gratitude. Aiant l’honneur d’etre avec ceux de la plus haute consideration Monsieur Votre très humble servante