Je viens d’etre instruit qu’en qualité de Deputé Du Congrés vous vous proposiés de faire faire des achats en draperie dans notre province de languedoc. Trouverés vous mauvais, Monsieur, que je prene la liberté de vous offrir mes services pour cet objet; mon commerce a de touts les tems eté dans ce genre, et ma procuré daprés des longues Experiences les connaissances necessaires, sans prevention personne ne peut mieux remplir vos vues que moy; j’acheteray a la Comission, ou bien je vous fourniray a fore fait. Je pense neanmoins que le premier parti vous tournerait le mieux acompte, je suis au centre de toutes les fabriques, et vous sentés d’avance l’avantage qu’il y a d’acheter de la première main. J’ay fourni a plusieurs armateurs de Bordeaux, ou je tiens les foires une infinité d’articles dans le Genre au commencement de la Guerre; j’entreprendray egalement l’habillement des troupes, et vous trouverés une trés grande differance sur les prix, d’avéc ce que le Congrés a deja reçu. J’avais meme traitté avec Mr. Delap de Bordeaux pour dix mille habits. Les modeles furent envoyés a Monsieur franklin a paris, et agrées, cette affaire n’eut pas de suite qu’à raison des nouveaux ordres que ce seigneur reçut du congrés. Si mes services peuvent vous etre agreables, honnorés moy de vos ordres. Jeme sentiray trés flatté de pouvoir me rendre utille a une Republique naissante qui ne doit sa liberté, et son independance qu’a la valleur et a la constance de ses chefs et des sujets qui la composent, et dont les noms seront toujours chers a tous les français.

J’ay l’honneur d’être avéc un trés proffond Respect, Monsieur, Vostre trés humble et trés obeissant serviteur