Depuis que la france Est Devenue Lalliée Des americains, jay toujours Eu Le plus grand desir de passer au Service Du congrés; Etant contrarié par La Langue que je desesperois dapprendre, jabandonné pour un temps ce proget, et au mois daoust 1778 je vins á nante dans le dessein de passer á St dominque, pour y Servir dans les legions, et passer de la en amerique ausitost que jeus trouvé une occasions favorable; mais Les anglais qui pour Lors faisoient les plus grands ravages Sur touts les batimens qui Sortoient de cette place, dont ils nen lesois passer aucun, Contraignirent Les armateurs de nen plus risquer; me voyant ainsi contrarie, jaccepté Le commendement des volontaires de la fregatte Lamericaine de grand ville, de 24 canons en batrie de 8 et huit de trois Sur le gaillar, jay fait Sur ce corsaire une campagne de Six mois, pedant la quelle nous avons pris treizes navires aux englais, je me Suis comporté de maniere a meriter Lestime et lamitié des officiers du bord, qui par le bon compte quils ont rendu de moy aux armateurs, monts remis Sur la fregatte le patriotte egalement de grand ville de 26 canons en baterie et douze Sur le gaillar, Et ont joins au Grade de capitaine des volontaires que javois Sur lamericaine, celui de premier Lieutenant du bord, mais touts Ses avantages ne peuvent combatre lenvie que jay dentrer au Service du congrés, je Sens quavec mes petittes connaissances et le zele de bien faire, je pourois reussir dans un pays ou Lon accorde quaux talens, mais monsieur nayant point Lhonneur de vous estre connus; je nay dautre reppondant á vous offrir que mes Sertificats de Service qui Sonts depposés dans les bureaux de la marine, que les nottes avantageuses que jy ay, au reste En 1754 jay apris la navigation et fait un voyage á terre neuve que lon exigoit pour que jentras dans la compagnie des indes, en 1755 je fut fait enseigne de la compagnie, en 56 jentrés au regiment de brissac actuellement vivarais, jay fait avec le dit regiment trois campagnes de guerre en almagne, avec le Sufrage de mes chefs en 1769 jay eté fait capitaine, des malheurs qui Sont notés Sur mes Sertificats monts mis dans le cas de quiter, Le ministre me promet de lavancement et au momens ou jay l’honneur de vous ecrire lon Sen occuppe, daigné vous faire informer de moy dans les bureaux de la marine, monsieur bretel Chef des colonies, est un de ceux qui prend mon avancement le plus a coeur, qui est porteur de mes Sertificats et nottes, mais jay une grace a vous demmander monsieur, Sest de ne point dire que je veux quiter le Service de france pour passer au vostre, Cela pouroit nuire á mon avancement, en cas que je ne vous fus pas agreable. Si daprés vous estre informé vous me trouvé digne de remplir quelque employ Soit dans vos troupes de terre, Soit Sur vos fregattes pour y commender des troupes ou volontaires La fregatte le patriotte ne partira pas avans un mois ou Six Semaines dicy ce temps jattendres vos ordres, je commence un peu a entendre lenglais, et je me fortifires de plus en plus, mais monsieur nayant point de fortune en france et me voulant toujours fixer a lamerique, jespere que Si vous agrées mes Services vous voudrés me revetir dun brevet qui massure une existance phisique dans ce pays, jespere ce dernier trait de vos bontés, et vous prie destre persuadé que je ne cesseres de men rendre digne, Jay lhonneur Destre avec un trés profond respect Monsieur Vostre trés humble et trés obeissant Serviteur