William Temple Franklin to Louis-Guillaume Le Veillard (unpublished)
Philadelphie le 22. Av. 1787.

J’ai devant les Yeux, mon cher Ami, vos Lettres du 19. novbre. 8 Decbre. 1786. 13 & 31 Janr. 1787.—et Je vous remercie beaucoup de ces marques materiel de votre Amitié.—Par votre propre Confession vous avez tort de m’accuser de Paresse a votre egard, car dans l’instant que vous le faites, vous recevez deux ou trois de mes Lettres.—Elles arrivent tard a la verité, mais ce n’ai pas ma faute.—Les votres ne sont pas plus prompt a me parvenir, car il n’y a que dix Jours que J’ai recu la plus part de celles cy dessus.—J’ai ecrit a N. York pour qu’on m’expedie la Caisse d’Arbres—et on vient de la faire, mais encore J’attends aussi une Malle par le meme Pacquetbot—Je ne suis pas encore sur qu’il n y a pas eu quelque meprise la dessus.—Je le saurai dans peu, et Je vous marquerai la Condition dans laquelle se trouvera les Arbres. Ils sont partis de France dans le bon tems—et arrrivés ici den meme. J’espere qu’ils reuisiront mieux que ceux par le 1r. Envoy qui se sont trouvés presque tous morts.—Il me semble que vous m’avez dit que Je n’aurai a payer que pr. une Caisse.—Je vous ai envoyé par M. Thomas Payne, Auteur du “Sens Commun” les Transactions de la Societé Phylosophique de Philadie.—c’est a dire son second Vol.—car le premier ne se trouve pas.—Si Je puis l’acheter d’hazzard Je vous l’enverrez.—Je ne scais pas au juste le Prix du Vol. que Je vous ai envoyé mais Je vous le marquerai dans ma prochaine.—Vous trouverez dans ce Volume une Lettre sur la Poudre pour les Cancers que Je vous prie de montrer a M. Cabanis—a qui J’ecrirai par cette occasion si J’en ai le tems.—J’ai reçu par le dernier Pacquet le Cayer sur les dignes, celui sur la Machine Elec. a Taffetas, et les 2. petits Vol. sur l’Italie—ainsi que la Gravure de la mort du Prince de Brunswick dont Je suis fort content, mais Je ne crois pas que ce soit celle pour la quelle Je vous ai écrit—c’etoit autant que Je puis m’en souvenir, gravé par Charles Schroder d’une maniere nouvelle, et c’est pour cette maniere que Je desirois l’avoir. Elle se vendoit Rue de Tournon au petit hotel de Luxembourg.

Je suis desesperé de ce que vous me marquez sur votre Santé—mais J’espere qu’elle est actuelment bien retabli. Ayez bien soin de Vous mon Ami, car vous laisserez peu qui vous vaille—et personne qui peut vous remplacer dans mon Affection.—J’ai souvent vue des merveilleux Effets d’une voyage par mer sur des Personnes de Votre Age. Si votre Santé continue chancellante pour quoi ne lessayerai vous pas.—Les Pacquets du havre vous offre une excellente occasion, vous pouvez ne pas etre absent de votre Famille plus que 6 mois—et vous reverrez ceux qui vous sont tendrement attachés.—

Je suis bien aise d’apprendre que la Santé de M. Brillon va mieux—car Je l’estime et l’aime infiniment.—Faites lui Je vous prie bien mes Amitiés, ainsi qu’a toute cette aimable Famille.—Je pense souvent au charmantes soirés que nous y avons passés ensemble—mais helas! “Elles sont passées”!

La Mort de M. De Vergennes nous afflige beacoup; c’est une veritable perte pour le monde Politique.—Il vous manquera bien, dans l’Assemblé des Notables—Vous y aurez là bien des Gens d’Esprit—mais peu d’hommes d’Affaires.—Notre grand Convention va aussi s’assembler le mois prochain ici—et nous esperons que bien du bien en resultera—Je suis faché que M. Jefferson ne soit pas de ce Conseil, quoi qu’il soit bien utile ou il est.—M. Jay aussi n’en sera pas, a cause de son Employ auprès du Congrès.—

Je ne scais si Je me rapelle bien de ce vieux Fripon M. Harvoin dont vous me parlé.—n’est ce pas un homme qui portoit toujours son Epée entre les Plis de son habit, comme un heros du tems de Moliere?

Je suis bien faché de ce que vous me mandez a legard de ce pauvre M. Nairac—C’est certainement une grande Perte pour M. Votre Fils—mais avec son Esprit, ses Talens et la bonne Education qu’il a eut il ne peut pas manquer de bien faire.—

Les pretendues Villes anciennes dans Kentucky ne sont que des tombaux des Sauvages.—

Adieu mon Ami Je vous embrasse et vous quitte afin d’ecrire a une certaine Dame de notre Connoissance qui est bien aimable de me donner si souvent de ses Nlles., ainsi que vous, de me les transmettre.—

Mes tendres et Respectueux Compliments a toute votre Famille—Que J’aime bien sincerement malgré que Je ne leur ecrit pas.—Je ne veux cependant avoir rien a me raprocher a leur Egard—et dans peur Mlle. votre Fille aura de mes Nlles. parce qu’elle veux bien me permettre de lui en donner.—

Dites mille choses pour moi a tous nos Amis de Passy, D’Auteuil, de Paris et de Versailles.—Je ne compte plus sur les Chevreuils—mais toujours sur votre Amitié.

W.T.F.

M. Le Veillard
Addressed: A Monsieur / Monsieur / Le Veillard / Passy / près / Paris
Notation: recu le 28 may
643602 = 044-u616.html