Voici une lettre de notre Bon ami, mr LeRay de Chaumont qui a resté longtemps chez moi faute de navires pour le Continent Ameriquain, il semble que vos chers compatriotes nous ayent tout a fait oubliés, nous avons cepandant plusieurs objets qui offriroient matiere a un commerce interessant, malheureusement ils se sont adressés plusieurs fois ici a des maisons qui ne meritoient aucune Confiance et qui les ont trompés indignement, la même chose nous est arrivée au Continent de l’amerique faute de Bonnes instructions; vous pouvez, monsieur, contribuer infiniment a Réparer ces meprises en leur faisant connoitre les maisons qui jouissent ici d’une reputation Bien établie en nous indiquant celles des etats unis dans le même cas. Le Sieur georges Diggin de potowmack River Maryland vint a Nantes en 1778 il me pria de lui faire quelques avances pour son passage, voila huit ans revolus et ce Debiteur ne me Repond seulement pas, je suis touché, Monsieur, de vous entretenir de ces details mais je vous aurois Beaucoup Dobligations De lui rememorer cette dette. J’ai le premier volume des transactions philosophiques de la Societé de philadelphie; je presume que la guerre aura interrompu ses travaux, mais je me persuade qu’elle les a Repris depuis la paix et surtout actuellement qu’elle a le Bonheur de vous posseder. Je n’ose vous demander quelques Details de ses nouveaux travaux mais si vous daignez charger votre secretaire de m’en donner je vous en conserverai Beaucoup de Reconnoissance.

Je me Rappelle toujours, Monsieur, avec un nouveau plaisir D’avoir eû l’avantage de vous rendre mes devoirs ici et a passy et je cherirai toujours les occasions de vous convaincre du respectueux Devouement avec lequel j’ai l’honneur d’etre Monsieur Votre très humble et trèd obeissant serviteur