The Chevalier de Keralio to William Temple Franklin (unpublished)
Forbach Le 2e 9bre 1780.

Vous m’avés fait le plus grand plaisir, Monsieur, en me donnant de vos nouvelles et de celles de Mr. Franklin. Un homme tel que lui, qui a fait et qui fait tant de bien ne devroit pas connoitre le mal. Il se porte mieux; que dieu le conserve, ce mortel respectable! Présentés lui et de la part de notre bonne amie et de la mienne les plus tendres hommages. Elle vous fait mille et mille amitiés.

L’extrait de la gazette de pensylvanie qui étoit joint à votre lettre du 28e 8bre ne me rend pas encore assés fort pour donner sur les doigts aux plats folliculaires que les anglois soudoient pour publier leurs prétendus triomphes; mais dès que vous aurés un détail officiel du malheur arrivé au géneral gates, veuillés me le communiquer, et comptés que j’en ferai bon usage pour le bien de votre cause. Peut-on ne pas s’y intéresser? C’est celle de l’humanité.

Habitant de la Lorraine, à deux Lieues des Frontieres de l’empire, vous ne vous attendés pas que je vous apprenne des nouvelles: je ne trouve dans mon sac qu’une Lettre de la Haye qui vient de bon lieu et dont je vous envoie copie.

Je ne sais point encore l’époque précise de mon retour à paris, veuillés donc continuer à me donner de vos nouvelles ici et toutes celles dont il sera possible de faire usage.

Adieu, mon très cher monsieur, je vous embrasse du meilleur de mon coeur, et je vous aime de même.

Nous connaissons nos écritures. Ne signons plus.

Endorsed: Chev. De la Neufoille 2d Nov. 1780
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