From — de Flachenfeld (unpublished)
Erlangue en Bareuth ce 25. 7bre 1779.
Vôtre Grandeur!

Je m’ay trouvé depuis ma tendre Jeunesse fort heureux au service de Sa Majesté très Chretienne dont je suis né sujet, Lorsque tout à coup le systeme a changé par les Arrangemens que Mr Le Comte de St. Germain a fait, et que Sa Majesté a daigné approuver.

Jamais il ne se fait du bien sans que quelques Malheureux né Souffert. Vous n’ignores pas le sort de tantes de Belles et Braves Legiones dereformées et l’incorporation du Regt. de Nassau. En un mot J’ay essuyé la reforme en qualités de Capitaine Aide-Major et Je me suis Vû forcé de me pourvoir chez de Puissances etrangeres, dont les Voyages m’etoint fort Couteux, et qui m’ont Consumé le reste de mon bien. Pour sûrcroîs de mon Malheur à mon arrivé on avoit travallié à Conclure la Paix entre Sa Majesté L’Empereur et Le Roy de Prusse, par Consequence Il m’etoit impossible de me voir placé, attendu qu’ils avoint autant des officiers dereformés dans leurs Armées. J’y etois donc obligé de revenir sur mes pâs, et me voila maintenant à Erlangue dans le Margraviat de Bareuth où Brandebourg Culmbach.

Quelques Uns qui me veuillent du bien m’ont Conseillé de m’addresser à Vôtre Grandeur Comme le seul appui qui me restat dans l’Univers, et qui n’aurait qu’à dire Un mot pour me rendre heureux et pour me faire trouver un debouché honnorable. ~y2

Je serais fort aise de pouvoir passer en Amerique pour trouver Une Occasion non seulement pour me placer mais pour rendre de bons services aux Etats pour lesquelles Je Brule de Verser mon Sang.

Je suis encore à la fleur de mon Age, très versé dans l’art militaire, très capable de servir, de Commander, de dresser s’il en faut un Regiment, d’entretenir en bonne Discipline, de faire de bonnes Dispositiones et de le mener pour combattre Glaurieusement.

Vous Grand Savant Grand homme qui transmeteroit Vôtre Nom à la posterité la plus reculée, pourriés me rendre ce service si important pour moî, si vous vouliés bien Jetter Un Oeîl de Commisération sur mon sort. Vous étés francais, Vous aimés les français est-ce donc en vain que Je Vous implore.

Faites moî la Grâce de m’indiquer la route et de me donner Une addresse soit pour l’hollande ou ailleurs, afin que Je puisse me rendre d’ici sans delai dans l’endroit que vous voudries bien m’indiquer.

Oh que je serais au Comble de ma felicité, si J’obtenois une reponse favorable. Ma reconnoissance eternelle resteroit le Gage le plus Constant de Vos Bonnes Graces.

J’ay l’honneur d’être avec Un profond Respect [de] Vôtre Grandeur Le plus soumis et le plus obeissant serviteur

De flachenfeld
ci devant Capt. en france
né de Rot, de la Religion protestante.
ps Daignés s’il vous plait m’honnorer de Vôtre reponse au plutôt, car Je suis indigent et pour me tirer d’embaras où Je suis actuellement.
Endorsed: de flachenfeld Elangue le 25. 7bre 1779.
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