From Jean Baptiste de Loose (unpublished)
A Son Excellence Benjamin Franklin ministre Plenipotentieire des états unis Americains, Près de Sa Majesté très chretiene

Remontre avec un très Profond respèct jean Baptiste de Loose negotiant à gand en flandre, qu’il a constamment exercé un commerce très étendu en s’attachant aux objets de spéculation et Principalement à envoier vers L’étranger Les Premieres necessités de La vie. Aujourd’hui qu’il voit Le Pavillon imperial respecté dans toutes Les mers, il a conçu Le Projet d’étendre ses expéditions jusqu’aux Provinces de L’amerique confiées à La haûte Direction de votre Excellence. Dans cette vuë il a dejà fait apprêter au Port d’ostende un navire d’environs cent cinquante tonneaux nommé L’empereur toujours auguste pour être chargé de toileries, fleurs de froment, thé, et semblables matieres dont grande Partie est Dejà en magazin. Mais pour eviter autant que Possible Les mauvaises Suites que Pourroit avoir L’execution de ce projet, Le Rémontrant avant d’y proceder plus en avant, Desire que votre excellence daignât Lui accorder un Permis d’entrer aux Ports des états unis, specialement dans celui de Philadelphie pour que Le vaisseau dont il s’agit puisse s’y présenter soûs ses auspices, et comme il est entierement convaincu que L’intention de votre excellence, est d’encourager et de façiliter Le commerce des nations étrangeres avec Les dits états, il ôse se flatter qu’elle applaudira à cette Entreprise, et que par consequent elle ne refusera pas au rémontrant L’avantage qu’il sollicite pour en assurer Le succès.

Cause que Le rémontrant prend son réspectueux récours vers votre excellence.

La suppliant en toute humilité de Lui accorder un permis d’entrer dans le port de Philadelphie, et de rélacher dans Les autres ports americains si la necessité urgente L’exigoit, avec le navire L’empereur toujours auguste du port d’environs cent cinquante tonneaux chargé de toileries, fleurs de froment, thé et semblables matieres, partant directement d’ostende, et de prendre Les rétours en tabac et autres matieres du cru du païs americain.

C’est la grace etc.

J B de Loose

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