From George Arnold (unpublished)
Mayence Le 13iemme Mai 1778
Monsieur!

Depuis quelques Années, et pendant La guerre en Amerique Les gazettes publiques ont annoncé plusieurs fois qu’un homme nommé Arnold fils d’un Bourgeois et Boucher d’ici de Mayence, s’étoit rendu en Amerique et y avoit pris Service dans Le Militaire, et que Le dit Arnold s’étoit si bien comporté dans toutes Les expeditions Militaire qu’on Lui avoit confié, et s’étoit toujours signalé avec tant de courage et de Bravoure que par Les belles actions qu’il a fait il est parvenû au degré de Generale.

Si donc c’est le même Arnold que la gazette a si souvent marqué, et fait une description indubitable de caractere, de Nom, de Lieu Natal, avec toutes Les circonstances croiables, et dont Le bruit commun s’est répendû c’est mon fils qui est absent depuis plusieurs années; mais comme il y a quatre ans qu’il ne m’a écrit ni de sa main propre ni ne m’a fait écrire par d’autres je suis encore dans L’incertitude, et ne sçai que croire de ces nouvelles publiques.

Or comme je suis dans une inquietude continuelle d’apprendre des nouvelles certainnes de mon fils, et cela avec d’autant plus de desirs puisque La Noblesse d’ici et même Son Altesse L’Electeur nôtre Prince et Souvairain dont nous sommes ses sujets sont empressé de sçavoir ce qu’il est devenû.

Toutéfois pour en avoir des Avis indubitables un Commissaire Ameriquin qui se trouve presentement à franckfort pour des Afaires de commerce m’a indiqué à Vous Monsieur m’assurant que je ne pourois mieux m’adresser pour en être reellement informé, me disant que Le dit Arnold vous étoit particulierement connû.

C’est pourquoi Monsieur je vous supplie très-instament pour ma tranquilité et celle de ma famille d’avoir La clemente bonté de m’écrire et de me donner des Avis certains, si c’est ce même Arnold que La gazette a si souvent marqué, dépeint, et dénoncé comme fils d’un Bourgeois et Boucher de Mayence.

Et si vous ne voulez pas me rendre si heureux de m’ecrire sous mon addresse si jointe, accordez-moi La faveur d’ecrire soit à un Ambassadeur ou à Son Altesse L’Electeur même nôtre Souverain.

J’aurai une éternelle reconnoissance pour le grand plaisir que Vous me ferez.

J’ai le bonheur d’être avec une profonde veneration et respect, Monsieur, vôtre très-humble très-obeissant et très-respectueux serviteur

George Arnold
Bourgeois de Mayence
mon addresse
Georg Arnold
Bourgeois et Boucher
a Mayence
Endorsed: George Arnold Butcher at Mentz Would know of Gen. Arnold as his Relation 13 May 1778
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