From the Baron de Lauriol-Vissec (unpublished)
Monsieur

Vous voudrés Bien me permetre, quoique Je n’aye pas l’honneur d’etre connu de vous, de reclamer votre protection Bienfaisante en faveur d’un américain, que je crois plus malheureux que coupable, et qui touche au moment de se voir couvert de honte, et d’infamie. Vous avés eû la complaisance de vous intéresser pour le sieur shaffer auprés de Mr. Le Baron de Breteuil, et la letre que vous avés ecrite, Monsieur, à ce ministre, me fait espérer que vous daignerés m’accorder la grace que Je prens la liberté de vous demander pour l’infortuné, qui est aujourdhui prisonnier à la conciergerie.

Le Sieur shaffer, et ses deux compagnons d’infortune, Monsieur, doivent étre Jugés au parlement la semaine prochaine, et il est essentiel pour eux que la sentence du chatelet ne soit pas confirmée. J’ose croire qu’elle ne le seroit pas, si vous jugiés à propos décrire un mot en faveur du sieur shaffer à Mr. gard de courceille, conseiller au parlement, rapporteur de l’affaire, et à Mr. pelletier de Rozambo, président à mortier du parlement de paris. Le rapporteur reste, rûe hautefeuille, et Mr. pelletier de rozambo, rûe de Bondy, sur les Boulevards. Vous avés, Monsieur, le coeur Bienfaisant; pourriés vous refuser votre protection à un infortuné, qui sans elle risque d’étre deshonoré aux yeux de tout l’univers, et qui ne peut se soustraire aux rigueurs de la Justice que par l’intéret que vous daignerés prendre en le représentant comme un homme qu’une suite d’inconséquences a précipité dans le plus grand des malheurs? Je serai comblé d’honneur, si vous daignés me faire part de vos intentions sur un objet aussi important. Je suis avec un profond respect, Monsieur votre trés humble, et trés obéissant serviteur

Le Baron De Lauriol-vissac
à l’hotel de turin rûe des grands augustins.
Endorsed: Lauriol, Le Baron de
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