From — de Gombert (unpublished)
Paris le 24 janvier 1784
Monsieur

Quoi qu’il soit permis par la loi de nature a tout homme d’etre utile aux hommes, et que cependant on ne le peut sans courir le hazard dans de certaine circonstences d’etre le jouet de quelques individus, permetez moi, Monsieur, avant de chercher a penetrer plus avant, d’exposer sous vos yeux des objets que j’aurois desirée rendre public, et daignez me permêtre en reclamant vos profondes connoissances, de ne rien faire de plus que je ne soit etayé de vos lumieres et de vos conseils.

L’objet d’utilité que je vais avoir lhonneur, Monsieur, de vous offrir, reside dans une cause simpathique qui, en guerissant pour toujour du mal de dent, empeche en même tems d’y avoir mal celui ou celle qui n’en a jamais eté attaqué. Ce secret est d’autant plus estimable selon moi, qu’on peut en faire usage des l’instant qu’on voit la Lumiere, jusqu’a celui ou on à droit de pretendre a ne jamais plus la revoir.

Cette decouverte en partie du au hazard, a guerit toute ma famille qui y etoient ainssi que moi tres sujets, et depuis trois ans environs que nous le metons en pratique, nous n’en avons plus ressenties les moindres douleurs.

Si en ce moment je n’avois pas a faire a un philosophe aussi eclairé qu’est reconnu l’etre l’immortel Monsieur franklin, je pourois craindre d’entendre retentir les airs du mot impropre de charlatans, mais comme je ne sui ni medecin ni chirurgien, et que je sui vivement persuadez de la discretion du plus sage des hommes, je ne crains nullement de soutenir le fait, et d’offrir a le prouver d’une maniere a ne laisser aucun doute, seroit ce meme au plus grand des philosophes. Ce qui poura paroître encore plus merveilleux, c’est que lhomme porte avec lui même ce secret, et que tout son merite n’est du qu’a un certain point de propreté suivi avec Regle.

Je prevois tres bien qu’une pareille decouverte est dans le cas de faire beaucoup de torts a Messieurs les dentistes, mais est ce le bien particulier qu’on doit envisager?…

Si vous daignez, Monsieur, vous occuper un instant de ce petit exposé, et que vous jugiez y avoir quelques choses de meritant, honnoré moi je vous prie d’un mot de reponse, et soyez persuadez que plein de la plus vive reconnoissance je ne cesserai jamais d’être avec un tres profond respect Monsieur Votre tres heumble et tres obeissant serviteur

de Gombert
chez Mr. Bidens, Rue aux feves, quartier du
palais Md. a Paris
Addressed: A Monsieur / Monsieur franklin / Deputé du Gongré des treize / province unie de l’Amerique / presentement / A passy
Endorsed: Gombert, 24 Janvr. 1784.
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