From Vincent Dagorne (unpublished)
Lan de grace de Notre Seigneur jesus christ, ce 26 fevrier 1779.
Messieurs.

Les grandes ames Comme les vôtres destinées pour le Ciel sont toujours sensibles, Et Compatissantes au funeste sort des Pauvres Malheureux; Cest par Lasseurance de votre Charité Magnanime, Messieurs, qui fait prendre la trés respectueuse Liberté à cet Infortuné de se jetter aux pieds de votre grandeur, Et de vôtre Misericorde; vous Supplie trés humblement de jetter Sur son Etat deplorable un Regard de votre Commiseration, pour Le Retirer du praecipice, ou il est Malheureusement tombé;

Le suppliant Vincent Dagord, de St. Nolphe Evêchée de Vanne, En Bretagne cy devant soldat de Marine, ayant Eté arreté à une Maison de Campagne, accusé pour Vol et effraction; Condamné prevotalement à Rennes, à vie de galere, sous le No. 10790: à Brest ou il gemit depuis prés de quatres ans: Ce jeune homme de trés bonne mine, très fort, et Courageux, Brullant de ce feu d’honneur Voulant reparer Sa faute, Ne respire que de Sacrifier jusqu’a la derniere goute de Son Sang. pour Son Roy. au Service, des Vôtre Republique; Cest la Messieurs tout son plus grand desir: Et Soyez bien persuadéz: que si ses Connoissances pouvoient parvenir aux grandes Lumieres, du plus grand, et Magnanime de Tous les Roys. Sa Majesté trés Chretienne, un Monarque Si jaloux d’operer des oeuvres de Justice, Et de Clemence, qui fait grace aux Malheureux forcats, a la demande de toute personne de Merite; Et de qui lunivers Entier publira La Vertus, Et la Piété; Celle du Suppliant ne vous será pas refusée Messieurs Etant les allies à La Couronne de france.

Messieurs Cest la grace que le jeune Suppliant Espere de Votre grandeur Dame, dont Le Ciel Sera La recompence d’un Si grand, Et Signallé Bienfait, dans L’heureuse Eternité; Sa Vive Reconnoissance Sera doffrir Le Restant de ses jours les Voeux les plus ardents au Seigneur tout puissant pour La prosperité felicité et Conservation des precieux jours de Vos Illustres personnes, Et de vos honnorables familles.

Pardon. Messieurs de tant d’importunités. Le desir ardent que jay de Vous plaire, Et de Servir Votre Republique Mobligera à Continuer Mes Ecrits jusque il plaise à Vos Bontés dexaucer Mes Voeux:

A Messieurs Messieurs Benjamin, Et francklin ou Autres; Deputés des Republiques Collonies de la Merique: En Cour de france
Notation: Memoires de Vincent Dagor forcat demandant sa delivrence pour le servir des Etats unis de L’amerique. 26. fr. 1779.
631640 = 028-616b001.html