Intelligence from Bilbao (unpublished)
Bilbao.— 3. Mars.

Il y a quelques jours que nous avons ici un Navire Américain arrivé de la Virginie en 35. jours. Avant-hier il en est arrivé un autre de Boston en 30. Jours. Hier je passai la soirée chez le Négociant qui fait les Affaires du Congrés: Il me dit que le mème jour il avoit eu à diner le Capitaine dernierement arrivé et quatre autres Américains. Tous ont dit qu’en Amérique, c’étoit un crime de leze majesté non seulement de dire, mais même de penser qu’il faudroit rentrer Sous la domination de la Mére-pa[trie;] que les royalistes avoient tiré de New-yorck la plupart de leurs vieilles troupes; Qu’il ètoit fo[rt] question à Boston, d’une Expédition contre le Can[ada] pour le printems; que le papier du Congrés prenoit de jour en jour plus de crédit; Enfin, que depuis le dép[art] de l’Amiral Byron, il étoit Sorti du port de Bo[ston] onze frégates pour la Course, et qu’il y en restoit enco[re] 3. de 32. canons.

Mon Ami m’a dit encore avoir reçu diverses Lettres de change tirées en Amérique au nom du Congrés Sur les commissaires des Etats-unis à Paris, et regarde cette marche comme une banque que les Américains établissent pour engager les Européens à leur porter ce qui leur manque, en payant chez nous ce qu’on leur livre chez eux et cela est bien vu, bien imaginé et fort à propos.

Suivant toutes les nouvelles que nous recevons, plusieurs régimens ont eu ordre de Se rendre aux Lig[nes] de St. Roch devant Gibraltar. Nous ne devons pas tarder à Savoir ce que veut notre Cour, mais il est b[ien?] Sur que la nation veut la guerre et imiter le bel éxemple des françois contre une nation aussi trop orgueilleuse./.

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