From Philip von Platen (unpublished)
Bord[eau]x ce 30. aout 1777.
Monsieur,

J’ai servi dix ans au Regiment d’anspach Dragons en qualité de Lieutenant, je n’ai obtenu mon congé, du service du Roi de Prusse, qu’en faveur de son expiration, et parce que je suis nè dans la Poméranie suédoise.

L’espoir de trouver plutot mon avancement, m’avait determiné de quitter l’Europe en paix, et de le chercher aux champs de Mars dans l’amérique septentrionale.

Je croyois d’y arriver plutot en m’embarquant pour Bayonne mais l’Expérience m’a appris que j’ai ecouté des discours, et des conseils peu instruisants.

J’ai donc été obligé de me rendre en cette ville, pour parvenir a mon but, mais comme malheureusement toutes ces routes, et le sejour pendant presque un mois ici, ont tellement diminué l’argent que j’avais porté avec moi que je me vois hors d’etat de payer les 4 a 600 £, qu’on m’a demandé pour mon passage. Et je me trouve dans de nouvelles peines.

Oserai-je me flatter, Monsieur, que vous aurés commisération de mon Etat, et de mon Age, ayant a peine 26 ans, et m’accorder votre puissante protection auprès de ceux qui sont chargés dans cette ville, ou a Nantes, des Interets du Magnifique Congrés; si je vous demande cette grace, Monsieur, c’est sur la reponse, que le sieur Pichon Durocher, m’a donné, quand je lui ai eté presenté par Messieurs I. Neckelman et Comp[agni]e negociants de cette ville, qu’il ne pouvoit m’accorder le passage sans en etre authorisè par votre ordre.

Si j’ai le bonheur de l’obtenir, j’employerai tous les talents de ma profession, pour rendre ma reconnaissance des plus eclatante.

Mais si des raisons porteraient obstacle a me l’accorder, je ferai toujours des voeux pour la continuation de votre prospérité et avec la même sincerité comme j’ai l’honneur de me nommer avec respect, Monsieur, Votre tres humble et très obeissant serviteur

v. Platen

Monsieur Le Docteur Francklin
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