From — Dubois (unpublished)
Ce 2. 7bre 1780.
Monsieur,

Je croirois meriter toute la rigeur de mon sort si je ne saisisois avec empressement ce que votre indulgence vous dicte en ma faveur. Je suis déja assez heureuse puisque vous daignez me séparer de la classe ordinnaire de ces ames peu délicates qui ne reconnoissent d’autre Déité qu’un métal dont ils sont même indignes par l’abus qu’ils en font.

Je prise un bon conseil bien autrement que l’argent. Les votres, Monsieur, je n’en doute pas, me montreront des ressources inconnues pour moi jusqu’à lors. J’ose vous assurer que vous n’aurez jamais lieu de vous repentir de me les avoir donné. D’après ce que j’aurai l’honneur de vous dire, et dont il vous sera très facile de vous convaincre vous jugerez si je suis digne d’un meilleur sort. La confiance et la franchise seront la regle de tout ce dont je compte vous instruire. S’il entroit dans ma conduite journaliere des rettissances, l’opinion que vous paroissez avoir de ma véracité éxclurois de ma pensée tout ce qui annonçeroit le contraire.

N’imaginant point, Monsieur, d’autre moyen pour me faire connoître que d’avoir quelqu’instans d’entretient avec vous, j’aurai l’honneur de me rendre à votre maison de passy, lundy quatre du présent vers neuf heures du matin. Si l’heure où le jour ne vous sont point commode j’en serai quitte pour prendre un moment plus heureux. Je ne croirai jamais trop acheter une grace à laquelle je pouvois m’attendre d’après votre silence. D’ici à ce tems je vais goûter par anticipation la douceur que je dois receüillir des avis généreux que m’offre votre lettre agréez-en les remercimens, agréez aussi les sentimens d’estime et de respect dont je suis pénétrée, et que ne cessera point d’avoir celle qui a l’honneur d’être Monsieur Votre très humble et très obeissante Servante

Dubois

Endorsed: Dubois 2. 7bre 1780.
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