From Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont (unpublished)

On ne doit jamais tenter La Cupidité et C’est La tenter que d’accorder un fret acquis avant le depart de 250 l.t. par tonneau de Cable et d’entrepont, parceque la somme qui en resultera doit Exceder La valeur ordinaire des navires que les Neutres employent aux transports des Munitions des Nations qui Sont en guerre. Plus ils fourniroient de Mauvais Navires et plus ils gagneroient. J’ay Reconnu moy mesme L’abus de cette Methode de Jeauger Les vaisseaux de transport Comme pour le Roy Comme Cela se pratiquoit avant L’avenement de M. de Castries au Minister[e]. J’avais fretté aux americains Mon v[aisse]au Le Marquis de la fayette a Cette Condition et il Jeaugeoit 1600 tonneaux que je pouvois Exiger au terme de mon traitte et Je me Suis deduit a douze Cents tonneaux Sur le pied de 200 l.t. Le tonneau que J’ay touché, si J’avais été payé Sur le pied de 1600 tonneaux a raison de 250 Le tonneau, J’aurois Receu quatre Cent mil Livres et Comme mon V[aisse]au ne me Coutoit pas tout armé quatre Cents mil Livres, J’aurois gagne a la prise de mon Vaisseau au lieu d’y perdre parceq[ue] Je n’ay reçeu que 240000 l.t. Il est vray de dire que Si Mon Vaisseau n’avait pas été armé en guerre, il auroit moins Conté et peutestre auroije pu Balancer La perte par La perception du fret il Seroit donc inconsequent d’accorder un prix du fret qui Excede La valeur du Navire tout armé, parceque dans Ce Cas il Seroit preferable d’achepter Le Navire a ostende tout equipé.

Il y a un grand inconvenient a accorder un fret acquis avant Le depart a des Nations Neutres, il y a Malheureusement plus d’un Exemple que Ces Navires Se Separent au Convoys et qu’ils rendent La Marchand[ise] a L’ennemy qui offre de leur en payer Le fret.

Je Crois que Si M. franklin fait offrir a Nantes ou a St. Malo de payer Le fret de la Calle des Navires francais a Raison de 200 l.t. Le tonneau fret acquis avant le depart, qu’il en trouvera preferablement au Roy puisqu’il ne paye que 160 l.t.

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