Un jeune homme Suisse réformé, de 5. pieds 7. pouces de Françe, agé de 18. ans, lequel est de bonne famille, qui deja au berceau avoit été destiné à entrer dans un régiment Suisse au service de S. M. T. C. ou un protecteur lui avoit assuré une Lieutenance, vocation que ses parens ne lui ont pas permis d’embrasser (le voulant faire entrer dans un etat tout opposé pour lequel il a deja fait une partie des etudes nécéssaires;) mais naturellement enclin au militaire, et etant poussé à bout par les procédés de certains parens, il s’enhardit, malgré qu’il n’ait pas l’honneur d’être connu de vous, Monseigneur, à implorer votre protection, et à vous témoigner le vif desir qu’il auroit d’entrer au service des Etats unis d’Amérique. Si vous daigniez, Monseigneur, le prendre sous votre protection, et lui procurer l’entrée dans un régiment de votre republique, il en conserveroit une eternelle reconnoissance, et tacheroit de se conduire d’une maniere qui ne vous donneroit jamais lieu, Monseigneur, de vous repentir d’avoir bien voulu vous employer pour lui, mais au contraire il s’eforceroit à vous prouver par sa bonne conduite, son courage et sa valeur, le desir ardent qu’il a de se distinguer; et qu’il sera toujours pret à verser tout sons sang pour le service des Etats unis Anglo-américains.

Si la demarche de ce jeune homme vous offense, je supplie votre ame magnanime de pardonner a sa jeunesse et d’envisager sa témerité du coté le moins défavorable. En attendant que vous décidiez de son sort, il prend la liberté de vous supplier très humblement d’être persuadé qu’il sera jusqu’à son dernier soupir, avec le plus sincere et le plus profond respect, Monseigneur, De Votre Grandeur le très humble et très obéïssant serviteur