From L. Benincasa (unpublished)
Ancone le 10 7bre. 1784.
Monseigneur,

Sur le bruit qui s’étoit répandu dans notre Place, que l’on verroit paroitre cet hiver dans notre port des Bâtimens avec pavillon des Etat unis de l’Amérique, j’en informai Mgr. le Maréchal de Castries, afin de Savoir quelle conduite j’aurois à tenir, au cas que les Capitaines des Susdts. Bâtimens s’adressassent à moi en ma qualité de Consul Général de France à Ancone, et tous les autres Ports de l’Etat Ecclésiastique Situés sur l’Adriatique. Ce Ministre me répondit que je devois les accueillir comme Batimens appartenans à une Puissance amie et alliée, et en même tems en faire part à V.E., jusqu’à ce qu’il ait plû au Congrès de nommer un Consul, s’il juge la chose convenable.

Je préviens, Monseigneur, l’arrivée des Bâtimens Américains pour faire offre de mes Services à votre République. Si Elle daigne m’honorer de ce titre, je me croirai pouvoir Lui donner de meilleur garant de mon zele à remplir les devoirs d’un poste aussi honorable, que les témoignages de Satisfaction que la Cour de france n’a pas cessé de [donner] à mes Ancêtres; et ceux que j’ai reçus et que je reçois journellement du Ministre actuel de la Marine.

Le Seul moyen que je me permettrai ici pour m’attirer la protection de V. E., ce Sera de faire valoir les soins que je me donnerai pour favoriser, autant qu’il sera en moi, la navigation des Américains, pour leur faire rendre la justice qui leur Sera due, et procurer en tout leur avantage.

J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, Monseigneur, De Votre Excellence, Le très humble et très Obéissant Serviteur,

L. Benincasa

A. E. Mgr Franklin, Min. Plén. du Congrès près S. M. T.C., Paris.
Notation: Benincasa 10.7. 1784.
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