From Baron de Gaisberg and Lt. Ferdinand de Stahel (unpublished)
Baborz près Moháes, en Hongrie ce 29. de Mars 1780.
Votre Excellence!

Vous seriés bien étoné de recevoir un Ecrit, par des Etrangers qui ne Vous conoissent, que par Renomée.

L’Eclat des Armes des Etats libres de l’Amérique est parvenu jusqu’a Nous qui habitons un Paÿs presque barbare. Nous sommes deux Militaires au Service de l’Impératrice Reine, en quartier dans l’Hongrie, servans dans un Régiment de Cavallerie Chevaux legers. Informés du Pouvoir et du Rang que Vous tenés dans votre celebre Patrie, nous nous prenons la Liberté d’implorer votre Protection, étans convaincu des grands Avantages qui nous en pourront arriver.

Nous vivons dans une Paix, qui pouvant être de longue Durée, nous ferme presque notre Carrière. Nés dans l’Empire, ou l’on respire encore quelque Liberté, et brulant du Désir de passer nos Jours, dans un Paÿs ou la Liberté va faire tant des heureux, nous nous somes decidé de prendre le Parti qui nous paroit le plus assuré, pour réussir dans nos Desseins, c’est à dire de Vous proposer notre très humble Priére, de nous vouloir bien procurer des Places dans l’Armée de votre célébre Patrie. C’est dans cette Vue que nous joignons une Lettre à Son Excellence le Géneral en Chef Washington, que nous prions de vouloir faire passer dans les Mains de cet illustre Général, ou de la retenir, selon que Vous le jugerés à propos.

Je fais déja le Métier de Guerre, il y a 12 ans, quoique je n’en ai que 28. Je suis d’une famille distinguée dans ma Patrie, mais de peu de fortune, et j’en suis Cadet. Je tiens le Rang de Capitain dans mon Régiment. Obliges de servir dans un Etat qui ne nous a pas donee la Vie, nous sentons un plus grand Penchant de servir dans un Paÿs qui flatte nos Passions guerrières et notre Amour pour la Gloire, nous fournit des occasions de nous distinguer par le peu de Talents et de Science que nous avons acquis dans l’Espace de nos ans de Service.

L’autre qui a pris la même Résolution avec moi, est un jeune home, assés conu de Sainte foix, par son séjour de Paris; qui ne manquera pas d’en donér à Son Excellence, les Informations nécessaires. Nous Vous supplions de vouloir bien nous faire une Réponse gracieuse, par Monsieur qui s’est chargé de Vous porter celle là. Nous nous fondons en ce point la, sur votre Générosité. Nous n’attendons que votre Parole, et l’assurance de votre Protection, pour quitter à l’Instant nos Places, faire le Voïage de Paris, nous presenter à Votre Excellence et d’aller ensuite à notre Destination.

Nous somes avec le Respêt le plus profond, Monseigneur, Vos très humbles et très obéissans serviteurs

le Baron de Gaisberg, Capitain
Ferdinand de Stahel, Lieutenant.
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