Un des articles interessans du Traité de commerce de la Françe avec les Etats-Unis de l’amerique doit etre la fourniture du Tabac pour cette derniere Puissance pour la consommation de la premiere; et il est en outre à presumer que les Transports de cette production seront la plupart executés par des sujets Americains pour qui il est sans doute essentiel de s’adonner à la Navigation, en même tems qu’a l’Agriculture et au Commerce.

Mais pour que ce double objet leur soit aussy avantageux qu’il est possible, il est à propos que les navires n’eprouvent pas de difficultés aux Lieux des débarquemens et qu’ils y trouvent au plutot et facilement des retours.

C’est ce que ne sauroient remplir personellement les Capitaines des Batimens Etrangers, avec point ou peu de connoissances de la Localité, des Loix, des Usages, des ressources des Pays où ils aborderont. Comment se defendront ils dans les differens qui peuvent s’elever avec les Preposés de la Ferme qui reçevront les Tabacs? Ou s’adresseront ils pour obtenir des retours prompts et favorables? Ils essuieront inevitablement des delais et des désavantages:il en resultera des pertes, et des fraix extraordinaires à la charge des Proprietaires soit des Navires, soit des denrees; et par contrecoup les interets des Etats-Unis dont ils sont membres devront en soufrir.

Ces considerations sont trop importantes et les consequences qui en decoulent trop palpables pour qu’il faille demontrer plus au long la Necessité que, dans chaque Port de France où il sera adressé des cargaisons de Tabac, il y ait un Representant du commerce des Etats-Unis auquél elles soient adressées, et qui soit en même tems chargé des Negociations et diligences convenables pour accelerer les receptions des Envois par les Emploïes de la Ferme Generale, prevenir ou lever les obstacles prejudiciables, et dont on a des exemples, procurer sans retard pour le retour des chargemens avantageux, enfin veiller aux interets des Expeditionnaires.

En se permettant ces reflexions dictées par le desir de prouver son attachement aux interets des Etats-Unis dont il sollicite le choix pour le consulat de Cette, Le Sr. Barthelemy Martin Fils offre egalement ses soins pour cette commission. Il a dans ce Pays les moïens les plus assurés de s’en aquitter à la satisfaction du Congrès.