From — Carrouge (unpublished)
A Monceaux le 15 mars 1783
Monseigneur

Dans les moments de votre Republique naissante, jétois au desespoir que mon etat m’interdit la liberté de luy etre util, et de suivre les braves francois qui ont eu part a la revolution si glorieuse, je me ressouvenois encore que dans ma jeunesse je m’etois mesure avec les anglois a fontenoy; ne pouvant mieux faire pour lors, je me contentay de former des voeux; mais dans ce moment plus tranquil, je voudrois concourir a sa prosperite en luy procurant des Sujets utils: occupé a prêcher le carême dans une ville du nivernois, jay fait la connoissance, d’un honnete homme, qui avec des talens distingues, et une grande probite, remplit une recette considerable de finance, il n’est point marié, il scait parfaitement sa langue francoise, ainsy que la latinne, il parle passablement lespagnol et lalemand, un peu langlois, il pourroit etre secretaire d’un homme en place, peignant tres bien, et possedant superieurement le stil epistolaire, tenir les contes d’une maison de commerce, ou servir d’interprete dans une ville maritime; il est disposé a partir pour l’amerique si votre exellence veut bien l’honnorer de sa protection, et luy procurer son passage franc de la france a b[oston?] il pourroit même servir d’ecrivain sur le vaisseau. Ma paroisse est environné de forges et de fournaux nous avons de tres bons ouvriers, pour la partie fers, si on en avoit besoin en amerique, jen connois qui partiroient volontier.

Jay lhonneur d’etre avéc un profond respect Monseigneur votre tres humble et obeissant Serviteur

Carrouge
Curé à Monceaux
Mon adresse est a Carrouge Curé de monceaux sur ary par Nevers.
Endorsed: Carrouge 15 Mars 1783.
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