Je vous suis attaché pour la vie, mon cher W. T. franklin, je vous vois partir avec un chagrin tres vif qu’adoucit faiblement l’éspérance de vous revoir. Quoyque je le desire fortement, mon amy, comme je vous aime cependant encore plus pour vous que pour moy, ou, ce qui est la même chose, comme j’aime mieux vous savoir heureux que de vous voir, je ne saurois vous dissimuler que votre meilleure éxistence est en amérique, qu’éxcépté la couronne de france qui me donneroit le moyen de rendre heureux une multitude d’hommes, il n’y a point d’etat en amérique que je ne preferasse aux plus brillants de leurope, et qu’enfin si jetois plus jeune, plus instruit dans votre langue et libre d’ammener avec moy ceux que j’aime et qui m’amarrent à mon pays, j’irois mourir avec vous