Voila la troisiême Lettre que j’ay L’honneur de vous ecrire! Je ne sais si je serai aussi mal traité cette fois que les autres. Si je suivois mon 1er mouvement j’irois chercher La réponse moy même; mais ce sont des voyages qu’on ne fait pas sans frais qui seroient peut-être en pure perte, s’il est vrais que vous ne vouliez pas agréer mon service. Je ne suis à La vérité qu’un surnumeraire dans les troupes françoises de l’amerique ou de L’inde sans expérience, sans connoissance dans l’art militaire. Eh bien faittes moy placer dans le corps des volontaires de l’armée des insurgents. Je me mettrai au fait et je ne demande d’emploi qu’il n’aient vu que je suis en état de remplir le poste qu’ils voudront bien me confier. Quelque refus que vous me fassiez, je pourrois bien partir et m’embarquer pour rejoindre quelque corps américains à qui je me présenterois et qui voyant mon zele à partager leur fortune, m’accepteroient. Mais je ne veux point le faire sans recommandation de vôtre part. En conséquence il y a un de mes compatriotes, Monsieur, à paris qui doit vous avoir été parlé ou qui vous parlera pour moy. C’est lui qui en partant pour paris ou il va demeurer, m’a empêché de l’y suivre pour me presenter moy même à vous, en m’offrant de faire á cet objet toutes les démarches necessaires et de me faire venir si vous le jugiez à propos. Il y a de poitiers et des environs de ce pays cy plusieurs officiers qui demandent à passer sans leur faire part de mon projet j’ay crû que vous ne trouverriez pas mauvais que je leurs donnasse vôtre addresse ou du moins celle que m’a envoyé Mr. gruel de nantes. Jay l’honneur d’être avec la consideration La plus respectueuse, Monsieur, Vôtre Três humble et bien obeissant serviteur