From the Comte de Stralenheim (unpublished)
à Ditschweiler près Sarrelouis ce 25 octobre 1778

La réputation Monsieur, que vous avais acquis par vos vertus, dont les faits remplissent à juste titre les plus grandes parties de notre globe, authorisent ceux qui n’ont pas meme l’honneur dêtre connues de vous, dÿ recourrire. Vous venés Monsieur, de donner une consistence à un Etat, il n’est pas doutteux que vos soins se portent à augmenter ses lumieres, surtout dans les parties indispensables à la Richesse, et à la deffence d’un Etat, tels que Les Manufactures, Usuines, et L’Art de la Guerre.

C’est dans cette vuë Monsieur, que j’ause vous presenter un sujet dont je connois les Moeurs, irreprochables à tous egards depuis des années, et plus particulierement depuis une année qu’il est dans ma maison pour donner des principes à mon fils unique; des revers de fortune, communs à bien des Personnes, qui sétoient attachés il y a quelques années au Service du Duc de Wurtemberg, dont Les vues trop etendues en consideration de la proportion de son Pays ont ainsi qu’il est notoire entrainé une reforme forcée, et en meme tems le malheur de bien des honnetes gens, après s’etre ruinês par le luxe, annexe indispensable à cette Cour.

Le Baron de Ried qui est la personne dont il s’agit est dans ce cas, il a eté en Cannada par consequent connoit cette partie du Monde, tres scavent dans Le Genie, dans L’Etablissement des forges, à faire de Lacier, et à etablir des Manufactures des Armes, en outre parfait pour etre à la Teste d’une Ecole Militaire.

Il à L’honneur Monsieur, de vous offrir ses Services, et est prest à passer en Amerique au cas que vous jugés ses talents et son merite propre à etre utile, il se presentera si vous L’Exigé à vous Monsieur à Paris, pour etre vue, et examiné, et jay lieu de penser, que par la connoissance superieure que vous possedés d’apprecier le merite des hommes que vous serois content de lui.

Je joings Monsieur, une Notte des ses Services, et de ses talents, et m’estimerois heureux, d’avoire pu indirectement concurrir au bien, en rendent service à un Etat qui vous doit tout, en contribuant au bonheur d’un homme de merite et des talents, tel qu’est le Baron de Ried en question, vous assurent que je sent trop ce que je vous dois, et à moy meme, pour vous reccommander un sujet qui ne Le meriteroit.

Jay L’honneur d’etre avec des sentiments d’un attachement duë a la consideration toutte particuliere avec laquelle jay l’honneur detre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant Serviteur

Le Comte de Stralenheim
Marechal de Camp au service du Roy
Endorsed: Le Comte de Stratenheim [sic] Ditsheweile 25 8bre 1778
630856 = 027-623a001.html