From — Martel (unpublished)
Paris 17. 9bre 1779.
Monsieur,

J’ai eû l’honneur de me présenter hier a votre hôtel, dans l’espérance de conférer avec vous sur des objets de commerce relatifs a la consommation des Etats unis. On me dit que vous n’etiés pas visible, et que Monsieur Votre fils etait sorti. Ignorant l’instant ou je pourais obtenir cette grace je prends la liberté de vous ecrire, et de vous supplier de m’accorder quelques lumieres sur la maniere de traitter ces affaires.

Je suis dans le cas de faire parvenir, a bon compte, a Bordeaux, ou dans tel autre port convenable des etoffes de laine soit pour l’habillement des troupes, soit pour l’usage des paÿsans, dont je sais qu’il s’en fait des chargements considérables pour le continent. Les personnes de Paris qui faisaient armer pour ces Expéditions ayant en partie cessé, ou ralenti leurs opérations et ne connaissant pas ceux avec lesquels on pourait les lier, je desirerais savoir si le Congrès n’a pas quelqu’Agent particulier chargé de faire les approvisionnements, ou si quelques Négociants dans nos ports continuent les envoys purement comme spéculateurs.

Ma demande vous paraitra peutêtre celle d’un homme peu instruit, mais ne faisant de commerce que dans l’Interieur du Royaume il n’est pas fort etonnant que je ne sois pas bien au courant des grandes affaires. Si vous daignés m’honorer d’un moment d’entretien je vous aurai la plus grande obligation a déffaut veuillés me faire un mot de réponse.

J’ay l’honneur d’etre avec un profond respect, Monsieur, Votre trés humble et trés obeïssant serviteur

Martel
Neg[ocian]t ruë des déchargeurs
Endorsed: Martel 17 Nov. 79
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