Le S[ieu]r tho[r]nton anglo-américain qui dit avoir l’honneur de vous connoistre m’a assuré avoir eu celui de vous parler beaucoup de moi; dans différents voiages qu’il à fait à Paris, afin de vous engager, Monsieur, à m’accorder une compagnie d’infanterie, où Dragons, au service du Congrès; en conséquence je l’avois chargé d’un paquet contenant mes certifficats de service en france, où j’ai porté les armes en qualité de lieutenant pendant 11 ans. Il me les a remis, Monsieur, en m’adjoutant qu’aprés l’examin que vous avez bien voulu en faire vous lui avez promis d’avoir égard a sa recommandation, lors que l’occasion de me placer se presenteroit; ensuitte il est parti de ce pays, et m’a laissé de ce côté dans la plus grande perpléxité.

J’ai, Monsieur, 29. ans et une taille avantageuse, je connois passablement la tactique dont je me suis fait une étude particulière ainsi que du dessein; je suis gentilhomme et pauvre; toutes raisons plus que suffisantes pour desirer suivre utilement la carriere que j’ai commencé.

J’ai d’autant plus à coeur, Monsieur, l’obtention de la Demande que j’ai l’honneur de vous faire que le service le plus noble, à mon gré, est celui qui tend à la liberté dont je suis un zélé partisan.

Selon la réponse, Monsieur, dont je vous suplie de vouloir bien m’honorer, je me rendrai sur le champ à Passy afin d’y prendre de vous des renseignements et former les dispositions nécessaires au sujet de ma lettre.

J’ai l’honneur d’être avec respect Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur