Parmi toutes les nouvelles qui occupent aujourdhuy l’esprit des francais, les plus interessentes sont celles des colonies; la plupart des jeunes gens qui sont instruits de cette guerre, et de ses motifs, he desirent que porter les armes pour la deffence des insurgens, c’est de ce grand Desir Monseigneur que je me sens pressé. Je suis un pauvre cadet de famille agé de dix huit ans, qui les ai consacrés a letude des Belles Lettres; maintenant je me trouve plus disposé pour les armes, ajant obtenu de la nature un corps assés bien construit et robuste de la taille de sinq pieds sinq pouces environ. Jetois sur le point d’enter dans un Regiment francais, mais come un peauvre cadet he peut guere parvenir moins de guerre et de hasart, j’ai suspendu mon projet jusqu’a ce que j’aie eu lhonneur de vous assurer de mes tres respectueuses intentions; si par un effait de vos Bontés et de votre misericorde il plaisait de vos graces Monseigneur de me faire obtenir un poste ou brevet d’officier dans les colonies et de me defraÿer du vojage, je partirois seul ou même avec de mes camarades si vous le vouliez pour avoir lhonneur detre presentés a Votre Excellence et recevoir les indices pour joindre l’armée en amerique. Je m’estimerois le plus heureux des hommes si je pouvois maretter sous vos auspices et vous assurer du tres humble et bien profont respect avec lequel je serois trop honoré detre, Monseigneur, de Votre Excellence, le tres humble et tres obeissant serviteur