From — Aubry
luxeùil le 6e. mars 1779./.
monseigneur,

que vôtre excellence permette à un jeune médecin (fils du médecin des eaux minérales de luxeùil, âgé de vingt un ans et demi, cinq pieds Sept pouces passés d’hauteur,) de S’adresser à elle et d’implorer Ses bontés pour qu’il lui Soit accordé quelques emplois dans ce païs à jamais mémorable, oÿ, par vos Soins patriotiques et par vos profondes lumieres, il a été établi une Si Sage constitution.

Ne croïés pas, monsiegneur, je vous en Supplie que ce Soit le désir de m’expatrier qui me porte à invoquer vos bontés pour obtenir de l’emploi. Dans une autre autre occurrence que celleci ma demande paraitrait, à la vérité aux yeux de tout le monde, celle d’un mauvais citoyen qui, poussé par des motifs d’ambition, abandonnerait une bonne patrie qui le protège et Serait assés ingrat envers elle pour aller porter dans un autre païs les talens que la nature lui a donné: mais, monseigneur, je ne crains point ici ces reproches, en portant les faibles talens dont la nature m’a doué dans les états unis, ce n’est pas faire un vol à ma patrie, c’est également la Servir puisqu’elle est Si intimément liée avec eux. J’ose donc esperer que ma démarche paraitra à vôtre excellence, celle d’un bon Sujet qui brule d’envie de Servir plus efficacement sa patrie et Ses illustres alliés, et je vous Suplie, monseigneur, avec la plus vive isntance de m’en procurer les moyens, vous me trouverés pret à partir au premier ordre. Les droits que vous avés déja Sur le respect et la vénération de tous les hommes, et de moi particulierement Sont, monseigneur, très étendus, et ce Sera pour moi un devoir bien doux d’y ajouter encore le Sentiment de la plus vive reconnaissance.

Je Suis avec le plus profond respect monseigneur, de vôtre excellence, le très humble et très obéissant Serviteur

aubry fils.

Notation: Aubry. Luxeùil. 6 Mar. 1779
631722 = 029-059a001.html