Aggrée, je Vous en supplie, la liberté que je prens, d’importuner Votre Excellence par cellecy, et faites moi la grace de m’honorer d’un mot de reponse; Il s’agit de l’objet suivant:

Mr. Charles Williamos mon beaufrere, natif de Lausanne en Suisse, après avoir sejourné un grand nombre d’années en Amerique, a acquis dans la Province de Neuyorck, environ quarante mil Acres de terrein, dont vraisemblablement il aura laissé la plus grande partie en friche, puisque depuis une dixaine d’Années il s’etoit retiré pour reparer sa mauvaise Santé, en France, s’etant arreté longtems en Dauphiné, et dernierement à Paris, où il est mort il y a quelques Mois, sans laisser d’autres heritiers que ses soeurs dans ce pays cy, mais bien des dettes.

Or, comme ces Dames ignorent, où il pourroit avoir laissé ses Papiers, vû qu’il avoit fait un voyage à Neuyorck il y a environ 2. Ans, pour prêter Serment de fidelité au Congrès, elles m’ont chargé Monsieur, d’implorer Votre Excellence, de daigner s’informer sur les circonstances de ces Fonds en terres, dont un Domaine defriché depuis longtêms, doit etre situé sur la rivière de Hudson, et de leur faire la grace de m’en instruire. Je me flatte de la magnanimité reconnue de Votre Excellence qu’elle ne voudra me refuser ma très humble demande et j’ai l’honneur d’etre avec une profonde Veneration Monsieur de Votre Excellence Le très humble et très obeïssant serviteur