From Gregoire frères (unpublished)

Les sieurs J. M. et N[icol]as Gregoire freres qui tiennent au havre de Grace une maison de Commerce sous la Raison de Veuve Grégoire et fils osent solliciter la Protection de Monsieur franklin pour obtenir du Congres la Place de Consul des treize Provinces Unies dans la Normandie.

Veiller a la conservation des Interets de la Nation, Procurer tous les secours necessaires aux sujets qui abordent dans les Ports de cette Province, est un Devoir dont les sieurs Gregoire s’acquiteroient avec tout le zele imaginable.

Ils ne Demandent Point d’honoraires soit par forme d’appointments, soit par taxe imposée sur les vaisseaux, marchands, Comme il est Pratiqué pour la Pluspart des Consuls; ce seroit onéreux a L’Etat ou au Commerce.

Il semble donc que le Congrès ne Puisse entrevoir que de l’avantage pour ses sujets d’etablir au havre Principal Port de la Normandie, un representant de la nation qui par sa qualité et son Etat ait Droit d’agir dans toutes les Circonstances soit Difficultés entre les propres sujets du Congrès, ou avec des francois ou Etrangers, soit dans les Cas malheureux de naufrages, soit pour maintenir les Droits et Privileges de la Nation vis a vis les Commandants et Chefs des Places, soit enfin pour instruire le Ministre du Congrès Résident a la Cour de france de tout ce qui pourroit interesser sa Nation.

A l’honneur d’etre les Representants d’une Nation Recommandable, avec laquelle la france a Recherché a se lier de Commerce et d’amitié, les sieurs Gregoire réuniroient l’agrément de jouir des Privileges et Exemptions attachés a la Place de Consul. Ce sont les seuls avantages qu’ils Desirent.

Les sieurs Gregoire savent suffisamment Parler anglois. Leur maison est une des plus anciennes dans le Commerce au havre et au nombre des premieres. Leur Correspondance est Etendüe tant en Angleterre, Irlande, hollande et hambourg que dans les Principalles places du nord et de la mer Baltique ainsy que dans le sud et l’amerique où Ils font un Commerce assez considerable, entre autres a la Martinique où Ils ont un frere etabli Depuis Plusieurs années.

Par ces Considerations et par la fortune et le Credit dont ils jouissent, ils osent se flatter de pouvoir aspirer a la Place quils sollicitent, et quils seroient en Etat d’en Remplir les fonctions aussy honorablement et aussy Dignement qu’on Pourroit l’Exiger.

Endorsed: Memoire for Consul at Havre
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