Je vis hier Mr. Van de Perre. Il forme avec Mr. Meyners la plus forte maison de Commerce à Middelbourg en Zélande. Il m’a prié d’appuyer la réclame qu’il a faite du Vaisseau le Berkenbos sa propriété, destiné de Liverpool à Livourne, chargé de harengs & de plomb pour compte hollandois & Italien, pris par Mr. Jones & envoyé comme prise en Amérique, de l’appuyer, dis-je, tant auprès de vous qu’en Amérique. Mr. Van de Perre est de la famille la plus distinguée de Zélande, Directeur de la Compagnie des Indes-orientales, Neveu de Mr. Van Berkel Pensionaire d’Amsterdam, de notre Ami. Je crois n’avoir pas besoin de dire un mot de plus, pour vous faire juger, Monsieur, combien il importe que la plus prompte Justice soit faite à l’égard de ce Vaisseau. On lui a fait de fortes instances de la part des Anglois et leurs adhérens pour porter sa plainte à leurs H.P. directement, parce qu’on eût voulu faire de cette affaire quelque usage désavantageux à l’Amérique: mais il a mieux aimé avoir son recours à la justice du Congrès. Je crois, Monsieur, vous avoir déjà dit, que je lui ai fourni la Résolution du Congrès touchant le Vaisseau Portugais, dont vous lui parliez dans votre Lettre. Je suis mortifié que cela soit arrivé précisément à des gens alliés avec notre meilleur ami en ce pays. Ils demandent non seulement la restitution de tout, mais aussi des dommages & fraix, & entre autres de ceux que leur causent leurs Matelots, qu’on a ôtés du vaisseau, & placés sur l’Alliance. Je suis toujours avec un très grand respect, Monsieur, Votre très-humble & très-obéissant serviteur