From — Bousquety (unpublished)
De Beaumarchez le 9 de juin 1783
Monsieur

Veuillés, je vous prie, recevoir ici de la part d’un français le sincere tribut de l’hommage que la france, l’europe, et l’univers entier doivent à vos rares vertus et à vos sages talents. Le régéneration, la liberté, l’indépendance, et par conséquent l’existance de votre patrie en sont aujourdhui, et en seront à jamais un fruit bien doux et bien précieux. Puisset’elle, et puissions-nous vous voir jouïr bien longtemps, cher et vénérable Docteur, et des glorieuses Douceura du titre honnorable du vrai pere De l’amérique unie pour jamais avec la france, et de l’amitié indissoluble qui regnera à jamais parmi ces deux soeurs Dont la fidelité sera toujours le partage.

Aujourdhui que la derniere sanction se trouve enfin mise à la sureté et à la tranquilité De ce qui a été si longtemps l’objet de nos sollicitudes communes, je viens reclamer près de vous, Docteur illustre et allié révéré, les effets De cette communication utile, et de ces secours respectifs qui doivent resulter De notre alliance mémorable. Vos heureuses Découvertes, et vos savantes experiences sur les différents objets de la phÿsique, et surtout sur l’électricité, sont un thrésor Dont j’envie beaucoup la connoissance. Veuillés Donc généreux et vénérable Docteur, veuillés de grace m’accorder un recueïl en manuscrit de vos experiances sur la machine électrique et sur l’électricité. J’ose esperer que vous ne me refuserais pas l’objet De ma demande, puisque je vous la fais et au nom de la liberté que vous avés procuré à votre patrie, et au nom de l’amitié sans bornes qui devra se trouver toujours entre elle et la mienne: et veuillés être bien persuadé que rien n’egalera jamais ma juste reconnoissance, comme rien n’égale déja la tendresse et La sincerité des sentimens De respect et de vénération avec lesquels j’aurai toute ma vie l’honneur D’être De votre excellence, Monsieur, Le très-humble et très-obéïssant serviteur

Bousquetÿ

J’espere qu’en faveur du sentiment vous voudrais bien excuser la tournure de l’adresse de cette lettre que le coeur seul a dicté. Voici mon adresse: à Mr. bousquetÿ avocat, par auch, et mirande, à Beaumarchez.
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