From John Schaffer (unpublished)
De l’hotel de la force ce 12 7bre. 1783
Monsieur

Je pris hier la liberté de vous écrire pour reclamer l’honneur de votre protection, quoique je sente bien que je ne l’a mérite plus. Je vous ai instruit sur le sujet de ma Détention, c’est une circonstance malheureuse qui m’a entrainé dans l’etat triste et déplorable ou je me trouve réduit, circonstance d’autant malheureuse qu’on m’a depouillé de mon portefeuille dans lequel se trouve un effet accepté par vous Monsieur, et plusieurs autres sur les meilleures Maisons de Paris; et cela pour être soupconné seulement d’etre de la compagnie du Sieur St. iver: j’ai deja prouvé au ministere que je n’etois réellement pas son associé, et une seule parole de vous Monsieur, suffit pour me rendre ma liberté. Si j’eusse suivi vos conseils, je ne serois point aujourd’hui dans la triste situation ou je suis reduit. Je me jette a vos genoux et vous suplie en grace de vouloir bien vous intéresser à moi qui suis plus malheureux que coupable. Si je ne recois pas cette grace de vous Monsieur, au moins que mon frere que vous connoissez (surtout Mrs Mulinberg ancien membre du congrès) vous interesse.

Vous pouvez croire qu’aussitôt mon élargissement je me rendrai dans le sein de ma famille pour y gouter la douce satisfaction qu’elle est capable de ma procurer.

Que votre coeur compatissant pour l’humanité se laisse encore une fois fléchir à la vue des peines qui m’environnent de toutes parts, une seule parole de Vous Monsieur suffit pour me rendre ma liberté si chere à tous les hommes. J’ose encore esperer tout indigne que je suis de vos bontés que vous vous intéresserez à moi. Ma reconnoissance sera éternelle et rien ne pourra jamais effacer de mon coeur le doux souvenir de tenir ma liberté d’un protecteur aussi bienfaisant. Je suis très respectueusement Monsieur Votre très humble et tres obéissant serviteur

J. Schaffer

Daignez Monsieur m’honorer d’une reponce.
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