Monsieur,

Privé de l’honneur d’une Réponse à celle que j’ay eu celui, Monsieur Le Docteur, de vous ecrire le 4. Juillet dernier, Je prens la Liberté de vous la Rapeller, pour vous tracer de nouveau, grace que j’ose vous supplier de me permettre, que je suis absolument descidé à une Emigration: La passion que j’ay pour l’agriculture ou j’excelle et dont j’ay la plus grande pratique, le plaisir que je trouve dans la possession d’une multitude de Chevaux et bêtes à Cornes, dont je puis me dire, (s’il est possible) Le Createur, me font chercher un Climat avantageux ou je puisse auguementer jusqu’à un point considérable cette jouissance que j’aime avec le Commerce, seules passions que mon ame goute avec plaisir.

La paix que je ne puis prévoir, Monsieur, eloignée vû la situation critique ou doivent être nos ennemis communs, me fait redoubler mes instances pour obtenir de vôtre grandeur une Réponse qui me descide à m’en occuper ou à y renoncer. Vous devés penser qu’une année entiére est à peinne suffisante, pour mettre ordre a mes affaires: j’ay prié de mes amis de vous faire personnellement cette demande et sous les auspices d’un aussi grand homme tel que vous Monsieur Le Docteur que ne dois je pas esperer; si j’ay le bonheur de meriter l’honneur de vôtre protection, votre Estime et vos bonnes graces que je supplie vôtre grandeur de ne me pas Refuser; vous assurant de mon coté de tous les sentimens du plus parfait honête homme qui doüé des sentimens d’une ame paisible, veut porter dans vos Etats la vertu, la probité, l’agriculture à un point superieur, remedier à la dégéneration des betes (sil est ~y2 possible) donner toute l’activité au Commerce et y donner des Coeurs si ce gouvernement veut me permettre d’emmener des citoiens remplis de Reconneissance qui n’oubliront jamais le nom sacré et Eternel du Restaurateur de l’amerique.

Je suis avec le plus profond Respect, Monsieur, Votre très humble et très obeissant serviteur