Il y a quelques Jours, Monsieur, que Jeus l’honneur de vous ecrire pour vous demander de l’employ dans les troupes des Etats reunis. Je n’ay pu refuser cette demarche a des personnes a qui je dois beaucoup d’Egards quoyque la connoissance que j’ay de vos principes sur cette partie ne m’ait pas permis de leur laisser d’Esperance. Il est vray que le sujet dont il s’agit peut paroitre dans un cas d’exception. Il a quitté le service du margrave d’Anspach ou il etoit estimé parce quil n’a point voulu aller faire la guerre aux Etats. Ce refus qui auroit du lui attirer une disgrace entiere ne l’a pas empeché d’obtenir du prince les temoignages les plus honorables, on les mettra sous vos yeux si vous le jugez a propos. Au reste [c’est?] un francois dont il s’agit, cadet de Bretagne et qui par consequent s’etabliroit suivant les apparences dans quelqu’une de vos provinces.

Ce que je prends monsieur la liberté de vous demander principalement est une reponse que je puisse faire voir aux personnes a qui je n’ai pu refuser de tenter si il n’y auroit point quelque changement dans les regles que vous vous etes faites.

Permettez moy aussi Monsieur de vous demander un Jour ou je puisse vous presenter un medecin a qui vous avez eu il y a quelques années la bonté d’accorder son passage a ma priere.

Jay lhonneur d’etre avec le plus sincere attachement, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur