Admiralty of Amsterdam to States of Holland (unpublished)

Copie d’une traduction de la Lettre du College de l’Amirauté d’Amsterdam

Hauts et Puissants Seigneurs,

Pour satisfaire aux ordres de Vos H. P., et à leur Résolution du 8 de ce mois par laquelle il leur a plu de demander notre avis et nos considerations sur le memoire annoncé du Chevalier Yorke Ambassadeur Extraordinaire de Sa Maj. le Roi de la Gr. Br. auprès de la republique, nous prenons la liberté de répondre respectueusement à Vos H. P., que nous avons eu l’honneur de les informer, par notre Lettre du 8 de ce mois, de l’entrée de 5 bâtimens, et en même temps de la Réponse que nous avons faite au Capitaine Riemersma Commandant alors dans la Rade du Texel, sur la demande qui lui a été faite par le Commandant Paul Jones, la dite réponse contenant en substance, que, dans la confiance que ces navires partiroient au premier jour, nous ne pouvions accorder le débarquement, et le séjour à terre demandé, de deux Capitaines Anglois, ni permettre le loyer d’une maison pour y transporter les malades et les blessés; et que de plus nous avons chargé le dit Capitaine d’y veiller; que de pourvoir à ce que les navires soient en sûreté et à l’abri des mauvais temps et autres accidents, n’étoit point contrevenir au Placard de Vos H. P. du 3 Nov. 1756, que nous regardons comme la Regle, selon laquelle tous bâtimens de guerre étrangers, quels qu’ils soient, et de quelque part qu’ils viennent, qui entrent dans les Havres ou rades de la Rep., doivent être traités, et comme ayant été notamment rendu dans la vue que les dits navires étrangers remissent à la mer avec leurs prises, ~y3 sans les décharger en totalité ni en partie, et sans les vendre ni aliéner en aucune maniere:—Que pour ces raisons il nous a paru, que l’arrêt demandé des dits deux bâtimens, et des Officiers et Matelots, seroit une contravention au dit Placard:—Que d’ailleurs l’humanité exige, que les dits Navires puissent séjourner, pour effectuer quelques réparations dont ils ont indispensablement besoin, et pour procurer aux malades et blessés tous les soulagemens nécessaires, pour l’administration desquels il est expédient qu’ils soient transportés à terre. Sur quoi nous avons jugé devoir représenter à Vos H. P., s’il ne conviendroit pas de charger le Capitaine Riemersma, commandant à la rade du Texel, et de lui ordonner, de faire débarquer les malades et blessés des dits navires, pour les mettre à portée de recevoir les plus prompts secours: ce que nous aurions déjà accordé de nous-mêmes, sur les instances qui nous ont été adressés pour le bien des dits malades et blessés, si nous avions cru en avoir le droit sans l’autorisation de Vos H. P.; soumettant à cet égard toute consideration ulterieure à Leur haute Sagesse et à leur meilleur avis. Sur ce nous prions le Dieu tout puissant, etc.

Amsterdam le 12e Octobre 1779

Sur quoi délibéré, les Députés de la Province d’Hollandeet de Westfrise ont pris copie de la Lettre ci-dessus, pour être plus amplement communiquée; et néanmoins il a été trouvé bon et arrêté que copie de la dite Lettre sera remise entre les mains de M.M. de Linden de Hemme, et autres Députés pour les Affaires de la Marine, pour voir, examiner, et prendre en considération l’avis des Commissaires des Colleges respectifs de l’Amirauté, et en faire rapport à l’Assemblée.

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