Quoique je ne puisse me flatter que Votre Excelence se ressouvienne de Moi, cependant le titre de Plenipotentionaire [sic] des Etats Unis de L’Amerique, joint aux bontés naturelles de votre coeur, me donnent lieu d’esperer que le sujet de ma lettre obtiendra non seulement un peu d’attention mais aussi une Reponse favourable de votre part.

Votre Excellence n’est pas ignorant de ma famille des biens qu’elle a eu de l’autre coté de la Mer Atlantique, ni de la partie que mon pere ait pris; ma jeunesse, le droit des parens sur leurs enfans et l’Ineptie naturelle aux jeunes gens m’ont empeché jusqu’à ce moment de faire eclater mes sentiments. La Chute inopinée de notre maison me laisse maintenant à liberté de poursuivre la route qui me paroitera la plus avantageuse, et d’avouer mon penchant pour les Etats Americains, dont la justice et la bonne façon de penser me font croire qu’ils seront prêts à restituer aux heritier Innocens, les terres que les oppressions de l’Angleterre leurs aient enlevées. En Cas que votre Excellence m’accorde votre protection et me promette votre Intercession aupres du Congres, je m’embarquerai [à] la premiere bonne occasion qui se presentera pour l’Amerique. Je suis occupé pour le present dans un Comptoir de cette Ville. J’ai été quelques Années dans la Hollande peutetre que ma Connoissance de la langue de cette republique puisse me rendre de quelque Utilité aux americains, je ~y2 le souhaite de tout mon Coeur. Que votre reponse soit selon mes desirs ou le contraire, je la regarderai toujours comme l’effet de votre bonté, et d’un Scavoir vivre qui fait l’admiration et l’etonnement de toute l’Europe. J’ai l’honneur d’etre avec le plus parfait devouement, Monsieur. Votre tres humble et tres obeissant serviteur