From Nicholaus Jacob Holterman (unpublished)
Cassell le 1e Septembr: 1777.
Monsieur!

Comme Mr. de Beaumarchais m’est connû avant votre arrivement en france par les gazettes et écrits publics, en qualité d’Agent des Provinces réunis de l’amerique, je lui ai fait voir, il y a plus d’un an mon zêle pour le service de l’amerique, pour ce même sûjet je lui ai écrit il ÿ a deux mois par incluse de Mess. Puech et fils, mais tout sans avoir reçu de reponçe. Permettés-moi donc, Monsieur, que je m’addresse actuellement à vous, et que je me recommende à votre protection, en vous suppliant, de me procurer un emplaçement au services des Ameriquains. Votre mérite m’est assés connû, et je sais que si vous vous interessés pour quelqu’un, il peut facilement parvenir au boût de ses desirs, je veux donc me flatter de cette idée. Si vous voulés avoir la complaisance, de vous informer chés Mons. de Beaumarchais de mon affaire, il vous fera voir des preuves originelles de mon savoir dans la façon de méner la guerre, vous trouverés chés lui ou chés Msr. Puech et fils, deux écrits imprimés, dont je suis l’Auteur, accompagnés de deux lettres très gracieuses de Monseigneur le Landgrave de Hesse, par où il m’assure de son approbation, daignés, Monsieur, en faire la lecture, et decidér après de ma capacité et de mon savoir dans la façon de mener une guerre; permettés-moi encore, Monsieur, que je vous fasse un petit récit, de ma situation actuelle, car sans celà vous pourriés très facilement prendre une idée toute opposée, à celle qui me paroit trés juste, car ne diroit-on pas après avoir lû les deux lettres gracieuse dont j’ai fait mention cy-dessus qu’il seroit injuste pour un homme, de quitter le service d’un Chef, qui a fait paroitre tant de bonté pour lui. Mais Monsieur, j’espére que vous me rendrés justice quand je vous dise, que cette bonté même que Msgr. le Landgrave m’a fait voir, a produit tant d’ennemis contre moi, qui travaillent par des forces unis, non seulement de mettre des barrieres insurmontable pour mon bonheur, mais même de me supprimer entièrement, de sorte qu’il est trés difficile de penser à aucun avançement dans mon service actuel, je jouis ici du caractére de Capitaine, mais sans avoir une compagnie, à quoi mes ennemis ne me laissent pas parvenir; je me suis donc decidé de prendre congé ici et de chercher ma fortune ailleurs; l’Amerique est le pais où mon zêle m’appelle et rien ne me manque qu’un emplacem[en]t, heureux si je pourrai ÿ parvenir, par votre bonté; le caractere de major, ou une compagnie aux services des Ameriquains est tout ce que je demande, faite moi la grace mons[ieu]r de m’honorer d’une reponçe au plûtôt possible, et comme je ne prend pas mon congé ici, avant de n’avoir pas un emplacement ailleur, je vous supplie, Monsieur, de m’assurer sil est possible par la même reponçe de mon bonheur. Dans cette esperence, je me recommande à votre bienveillence et ai l’honneur d’être avec la consideration la plus parfaite Monsieur Votre trés humble et trés obeissant serviteur

Nicolaus Jacob Holterman
Capitaine de Dragon au Regiment
du Lieutenant Gen de Heister au
Service Hess[ien]
A.P. Daignes, Monsieur, d’addresser votre Reponce, sous envelloppe à Monsieur Jean Christ. Beneke à Brême, qui me la fera parvenir.
Endorsed: Holterman Offr
628403 = 024-492b001.html