From Toussaint Lopes (unpublished)
Nouvelle york 6e Novembre 1785
A son Excellence Benjamin Franklin Ecuyer Gouverneur de la Pennsylvanie etc. La Respectueuse Requête de Toussaint Lopez canonier au Regiment de crane: compagnie de Frontignant

Remontre très humblement

Que le suppliant fondé sur les promesses des Edits publiés en france, en faveur de ceux qui desireroient servir les Etats unis de l’amerique septentrionale,

Le suppliant s’est embarqué a Brest le 2e May 1778: avec les chasseurs du Regiment de soissonois: et a débarqué a Rhodes island le 2e juillet suivant. Ensuite s’est engagé audit Regiment et compagnie de canonier: et y a servi suffisamment pour meriter la somme de trois cens soixante et dix huit Piastres et quatorze nonantiemes, capital et interests au premier septembre dernier comme il apper par les certificats cijoints.

Pour le payement desquels il a inutilement Petitioné le congrés avec Grande dépense (ne pouvant écrire en anglois) a diverses reprises depuis Le mois de may dernier: representant ses besoins urgens d’aller rejoindre sa patrie et sa famille

sans avoir pu obtenir jusqu’a present aucun reponce satisfactoire: sinon que ses notes ou certificats seront payés avec les autres. Dieu seul sait quand? seroit il possible qu’un françois venu exprès se sacrifier pour la deffence des dits Etats les chers alliés de son souverain?—se vit reduit a attendre son payement, comme ceux qui ont sauvés et qui jouissent a present de leur proprietés.

Faut il que le suppliant après avoir abandoné son pays et épuisé toutes ses resources: quite ce continent et demande par charité son passage pour france? Ou faut il qu’il vende ses dits certificats aux monopoleurs pour ou de leur valleur. Il ne sait ce qu’en peuvent juger Les Messieurs du congrés qui ne daignent pas Lui parler. Mais il est persuadé qu’en reclamant votre puissante protection elle lui sera accordée: attendu que les Edits sus reclamés, ont étés publiés sous les auspices de votre Excellence et que Le suppliant ayant eu L’honneur de parler a Mr. votre fils au commencement du mois dernier: il eut La bonté de lui faire esperer votre assistance. Que le suppliant attend comme son dernier reconfort.

Autrement, il se voit reduit a faire banqueroute aux amis qui ont eu La bonté de lui faire des avances: ou a tomber entre Les mains des sheriffs qui couroneroient son zèle pour Le service des dits Etats? par un emprisonnement dont il ne pourroit esperer La fin que par la voye honteuse des insolvables, tandis que sa dite paye seroit suffisante, pour payer ses dettes et retourner en son pays: et qu’il est peut être Le seul de son Regiment qui ait conservé ses dites notes: comme un moyen efficace de rejoindre sa famille.

Hélas! Où est Le patriotisme? Le Glorieux succès des Etats unis Les rendrat-ils ingrats? Y a t’il quelque chose plus Légitime et plus pressant que la paye d’un soldat? Faut il qu’il soit reduit a tant d’instances pour L’obtenir?

Non, il espere que voici La derniere parce qu’il est trop convaincu de L’humanite de votre Excellence pour craindre le refus de sa médiation: qu’il se flatte qu’elle voudra avoir La bonté de remettre au Gracieux porteur.

Et Le suppliant ainsi que lié par devoir, ne cessera d’offrir au ciel des voeux continuels pour la félicité de votre Excellence, dont il demeure avec confiance, soumission et respect Le soumis serviteur

Toussaint Lopez

Addressed: To / His Excellency Benjamin Franklin / Esquire Governor of Pennsylvania / Philadelphia
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