Peut Etrê Maccuserez vous d’importunité de Vous interrompre par mes frequents Ecrits; La grande Confiance que jay En Votre bonté, Et Charité Magnanime, Messieurs, qui avéz delivrés mon Camarade Gautier de L’esclavage ou je Suis presentement, me fait Esperer que Vous Auréz La bonté de maccorder La même grace; a Ce jeune homme ágé de 24. ans, trés fort, Et Robuste, Et bon Marain, qui ne respire que de Repandre jusques á la derniere goute de son Sang pour son Roy au Service de Votre Republique; Rien Nest plus glorieux Et Meritants pour des grandes Ames Comme Les Votres déstines pour Le Ciel, que de delivrer Cet Esclave, qui Est Ce pauvre infortuné Vincent Dagord. paroisse St. Nolphe Evechée de Vanne En bretagne, qui fut arreté a une maison de Campagne, accusé pour vol, effraction, Condamné prevotalement à Rennes à perpetuité de galeres, Sous le No. 10790: Le Suppliant se Prosterne a deux genous aux pieds de Votre grandeur, Et de Votre Misericorde vous Supplie trés humblement de jetter sur son Etat deplorable un regard de Votre Commiseration pour Le retirer du Malheur, ou une jeunesse peu Experimentée la fait Succomber; Et Si Ces Connoissances pouvoient parvenir aux grandes Lumieres du plus grand, Et Magnanime de tous les Roys Sa Majesté tres Chretienne, un Monarque Si jaloux doperer des oeuvres de justice, Et de Clemence, de qui Lunivers Entier publira La Vertus, Et la pièté qui fait grace a un Malheureux forçats à la demande de toute personne, de Merite; Celle du suppliant ne Vous será pas Refusée, Etant les Alliés à la Couronne de france Messieurs Luy accordant ce [bonheur] qu’il ose Esperer de Votre grandeur dame Le Ciel en sera la recompance Et Ce qui obligera ce pauvre infortuné à offrir Ses Voeux les plus ardents Au Supreme pour La prosperité Et conservation de vos illustres personnes.