From Charles Vienot, Comte de Vaublanc: Poem (unpublished)
[1780 or after]
Sur Les Etats Unis-d’Amérique

Par Mr. de Vaublanc, Marechal de Camp, ancien Lieutenant Colonel du Régiment de la Sarre.

Il est donc un lieu sur la terre
Exempt de Vaine Ambition
Où le Magistrat vraiment pere
Est l’homme de la Nation.
Où l’on obéit sans bassesse
Où l’on Commande sans fierté,
Detestant la perfide adresse
Qui cimente un Droit usurpé.
Sous une Sauvegarde sure,
La pretieuse égalité
comm’au printems de la Nature
y regne en sa Simplicité.
Le poison de la flaterie
N’y corrompt pas l’autorité
Et qui parle pour la patrie
Est toujours sur d’étre écouté
Nations qui sur la Victoire
fondés votre droit le plus beau
Sachés qu’il est une autre gloire
Contemplés ce Peuple nouveau.
Le jour de son indépendance
Par le Sang ne fut point souillé
Et tant passer par la License
il parvint à la Liberté.
il saura toujours se prescrire
Moyens honnêtes honnete fin:
il n’étendra pas son Empire,
aux dépends d’un foible voisin.
Le Devouement à la patrie
helas! oublié parmi nous
aux dépends même de la vie
Luy paroit honorable et doux.
Plus sage que Sparte, qu’Athêne
il rend tous ses membres heureux
à l’Esclave il ôte ses chaines
A chacun il laisse ses Dieux.
D’un Suffrage légal et libre
Le Magistrat tient son pouvoir
La Loy par un juste équilibre
Contient chacun dans le devoir.
Le fils des titres de son pere
Ne peut jouir qu’en l’imitant,
Mais aussitôt qu’il dégénere
il est remis au dernier rand.
Une Vigilance eclairée
Anime toutes les Vertus;
et la rigueur est tempérée
contre le Crime et les abus.
Sur l’autorité qu’il confie
veillant avec attention
Le Citoyen ny la patrie
N’en craignent point d’oppression.
Source du pouvoir Légitime
Peuple! Ailleurs a peine compté
Peuple! que partout on opprime
Connois tes Droits ta Dignité.
La force à l’artifice unie
Veut en vain te les enlever
tu les recus avec la Vie
la Mort seule peut t’en priver.
Nation vraiment respectable
Conserve ces Augustes Droits
pour rendre ton bonheur durable
Sois toujours fidele a tes Loix.
Consacre a jamais la Memoire
de tes genereux deffenseurs,
Leurs noms sont graves dans l’histoire
ils doivent l’etre dans tous les Coeurs.
Par son courage et sa prudence
L’un dompta tes fiers ennemis,
l’autre par sa douce Eloquence
Partout te donna des Amis.
La même main qui du tonnerre
Enchaine le feu devorant
D’un Roy terrible en sa Colere
brisa le fer Etincelant
Un repentir pusillanime
te rendoit un honteux repos,
Dans ton Sein peuple magnanime
La liberté fit des heros.
Loin de toy fausse politique
Cabale intéret faction,
Sois fort de la force publique
Sois jaloux de ton Union.
Laisse à l’Europe corrompue
L’art des traités insidieux,
La Vertu n’est bien deffendue
Que par des moyens Vertueux.
L’ambition insatiable
Veut Vaincre, envahir, enchainer:
Bon Peuple ne sois redoutable
Qu’a ceux qui voudront t’opprimer.
Tu recouvras par ton Courage
l’inestimable liberté
fais en toujours un noble usage
Sois lhonneur de l’humanité.
Enflame nous par tes Exemples.
Suffiroit-il de t’admirer,
l’univers te devroit des temples
s’il pouvoit un jour t’imiter.
Américains, ce foible hommage
fut dicté par le Sentinel,
Chez-vous sans les glaces de l’âge
J’irois en faire le Serment.

./.

Mr. franklin, Ministre Plénipotentiaire des Etats Unis-d’Amérique.
Notation: M. De Vaublanc’s poem.
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