George Leopold Besson to The Secretary of Dr. Franklin (unpublished)
Montbeillare [Montbeliare] le 8 avril 1780
Monsieur! J’ose prendre la liberté de Vous écrire la présente, pour Vous présenter mes trés humbles respects, et pour avoir l’honneur de Vous dire qu’il y â quelques mois, que j’ai osé prendre la liberté de faire parvenir mes trés humble requêtes à S.E. M. le Docteur Franklin Ministre Plénipotentiaire, et Membre du Louable Congrés Des Treize Etats-Unis de l’Amérique Septentrionale auprés de S.M. Le Roy de France, &c: &c: Dans les dites requêtes j’ai osé implorer réspectueusement la Grace et la Clemênce de M. Le Docteur, Mais comme jusqu’â présent mes requêtes n’ont point produit les effets que j’osois m’en promettre, ce qui fait que j’ose, respectueusement, m’adresser â Vous, Monsieur, pour Vous Suplier de Vouloir bien me favoriser de Votre Protection auprés de S. E. Votre Gracieux Maitre, pour qu’il Lui plaise, de m’octroyer mes trés humbles requêtes; je suis vivement persuadé, Monsieur, que S’il vous plait de Communiquer la présente Lettre â S.E., et que vous daigniez l’accompagner d’un mot, de votre Grande et Gracieuse Recommandation, je pourrai obtenir et Serai honoré d’une réponce favorable. Je Vous Suplie, Monsieur, de ne point examiner que je Suis un inconnu, mais de Vouloir bien faire Seulement réflêxion, que je Suis un pauvre infortuné, un paralitique languisant, perclû de l’usage de mon corps, dez la Ceinture en bas, allité depuis passé huit ans, et qui n’ai absolument d’autre ressources pour vivre, avec ma triste famille, que la Charité des Chrétiens. Quoique ma Situation déplorable sois bien digne de la Compassion et de la Bénéficence des Gens Charitable, je Suis cependant tombé, faute de Secours, dans une telle disette des Choses les plus nécessaires â la vie que je ne pourrai certainement m’empêcher de périr, Si vous me refuse[z] Votre Protection; Mais j’ose me flatter, Monsieur, que les facheuses circonstances ou je Suis réduit Seront Seules Suffisantes a Vos yeux, pour Vous engager, par Comisération, â Vous interesser au succés de ma demande. La Personne de Mérite, qui ma Conseillé de M’adreser â M. Le Président, m’à aussi assuré que rien ne Sera Capable de mettre obstacle aux inclinations Vertueuses de S.E. et qu’Elle m’accordera d’autant plutôt cette Grace, qu’il est Comme d’un chacun, que la Grandeur Se plait à faire du heureux. J’attends, Monsieur, avec Soumission l’honneur de Vos ordres, en Vous assurant Respectueusement que c’est avec les Sentimens d’une vive reconnoissance et d’une parfaite Considération que j’ai l’honneur d’etre, Monsieur! Votre trés humble et trés obeissant Serviteur,

George Leopold Besson

Notation: Le Pot Besson Monbeillard le 8 avril 1780
Addressed: Monsieur, / Monsieur Le Premier / Commis de la Secretairerie de S.E. M. Le Docteur Franklin, / Président et Ministre Plénipo / tentiaire du Louable Congrés / Des Treize Etats-Unis de L’Amérique / Septentrionale à la Cour de France / &c. &c: à Passÿ prés Paris
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