J’ai reçu, mon cher et très illustre confrere, avec la reconnoissance qu’il mérite, l’honneur qu’a bien voulu me faire la société Philosophique Américaine. Je sens que c’est à l’amitié dont vous voulez bien m’honorer que je le dois et je voudrois pouvoir m’en rendre digne en offrant à la société mes services dans ce pais, s’ils pouvoient lui être de quelque utilité pour fournir à sa correspondance. Personne ne respecta plus que moi les Etats Unis d’Amerique, et n’a plus admire que moi les efforts généreux qui leur ont acquis la liberté. L’Univers vous devra de grands exemples et ceux que vous lui donnerez par la refonte de toutes les parties de votre Legislation ne seront pas les moins utiles; vous éclairerez le Monde au physique et au moral et les sciences dejà cultivées en Amerique avec tant de succès participeront aux progrès en tout genre que la liberté doit faire à l’esprit humain.

L’Assemblée de Notables dont les travaux m’occupent m’avoient fait oublier le départ du Paquebot, je n’ai, pour en profiter, que le tems de vous renouveller, mon cher et illustre confrere, l’expression vive et sincere de tous les sentimens qui m’attachment à vous pour la vie; vous voudrez donc bien vous charger de mes respectueux remercimens pour l’illustre société à laquelle je me fais gloire d’etre aggrégé.