a verdun sur meuse le 9 juillet 1778.
J’ay lu avec plaisir mon cher frere dans l’année 2270 de lauraguais
page 387 article de philadelphie, l’etonante revolution
que L’amerique septentrionale doit a l’interet que tu prends au
bonheur de l’humanité. Une douzaine d’années ont amené un
evenement que l’auteur ne voyoit que dans un temps fort reculé.
J’admire le prophête et encore plus le genie imm[ortel]
qui a plus de douze cent lieues de philadelphie dirige toutes
les manoeuvres de ses chers americains. J’ay mis ces vers au
bas de ton portrait de notre prelat (?) je te prie de les ecrire
sur le pieddestal de ton buste que j’ay vu l’an passé au Salon
orbis hic auctoi sociavit foedere gentes
| Fecit et encusso libera colla jugo. |
Ingens consilio coepit victoria fratrum,
| cessabunt forti bella peracta manu. |
Anglia nequicquam ad pugnas tria regna cöegit:
| contra Tarquinios Brutus hic alter adest. |
Cet eloge est trop justement merité pour t’offenser, ce n’est
pas l’adulation qui te le donne. Poursuis ton grand projet et
vis assés longtemps pour y mettre la derniere main. Adieu.
Ton frere et ton ami
Je t’envoye une plaisanterie de Pere jesuite de vigny de
nancy paroisse st. pierre. Il y a de la mauvaise humeur contre
toute espece de puissance il faut la pardonner a l’auteur qui
pleure encore sur les ruines de jerusalem.
J’ay fait pendant l’hyver en cinq mille vers latins les eloges
de tous les illustres francois dans tous les [genres?] et de
quelques villes qui mont envoyé des temoignages tres flateurs,
et ont place avec honneur mes petits poemes dans leurs sales
d’assemblée, tous ces eloges sont des morceaux detachés.