From E. Conte et al. (unpublished)
A Son Excellence Monseigneur Francklin Ministre des Etats unis de l’amerique et Députté de l’Illustre Congres en france
Marseille le 24e avril 1780
Monseigneur,

Les Malheureux saddressent a Dieu et aux hommes dont la bonté du Coeur et l’influence de leur places peuvent adoucir leur Misere, cet espoir nous porte a vous tracer le tableau de notre Desastre, pour exciter dans votre ame honnette et sensible la commiseration dont nous avons besoin.

Nous avons fait une expedition pour Boston en diverses denrées l’An 1778, apres bien des perils nous abordames a Portsmouth dans le Newhampshire, la vente de nos effets sy acheva, par notre facilité a recevoir en payement le papier monnoye du Cours. Une partie de cette valeur fut employée en denree du lieu, et le reste montant a vingt quatre mille dollars fut laissé en Depot chez Monsieur Lareguy negotiant francais a Boston.

Nous nous hattames de passer a la Martinique pour vendre nos Denrées et de retourner en Europe pour faire une seconde expedition pour votre continent: mais que des Malheurs ont succedé a nos vues; nous fumes desagrées par la tempette du[rant?] septembre 1779. Nous perdimes et nos mats et notre artillerie aux atterrages d’Europe nous fumes pris le 26e 8bre et conduit en Angleterre. Pour comble d’infortune nous y avons appris que nos correspondants ont negligé nos ordres Donnés pour faire assurer notre Vaisseau et notre cargaison.

Immaginez Monseigneur que nos familles accablées sous tant de fatalittés n’ont de ressources que dans les vingt quatre mille Dollars deposés a Boston. Nous disons mieux cest dans votre Coeur bienfaisant et sensible que leur espoir est placé; vous pouvez donner une consistance solide a ce Depot en le faisant accepter au Corps national soit a titre de capital ou a titre de liquidation sur quoy nous vous prions d’etre Arbitre pour nous.

L’une ou l’autre de ces moyens nous fournirait des ressources pour suivre ce Commerce que nous faisons de prefference et par inclination. Nous possedons votre langue, nous connaissons par experience le genre de denrée de ce lieu le plus necessaire au Continent, et nous avons des habitudes sur vos cottes.

Les bontes secourables de votre Grandeur releveront notre courage abbattu par des revers imprevus, en nous donnant une nouvelle existance...elle est en vos mains. Nos voeux pour votre conservation et notre proffond respect pour vos ordres vous prouveront sans cesse notre Reconnaissance et combien nous sommes, Monseigneur, De votre Excellence Les plus humbles et les plus obeissants de vos serviteurs

Estne. Conte
Veuve loudieu tou /?
F. N. Loudieu fils
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